Thiriez : « Parfaitement capable d'organiser un championnat à 21 clubs »

Invité exceptionnel ce vendredi de RMC, Frédéric Thiriez est revenu sur les dossiers chauds du football français. Et notamment l'éventuelle réintégration de Luzenac en Ligue 2, ce qui, il l'assure, ne poserait pas de problèmes à la Ligue de Football Professionnel.

Une « Guerre des Etoiles » pour la saison de Ligue 1

« L’an dernier, le PSG était ultra favori. Les Parisiens ont été sacrés à la 36e journée avec neuf points d’écart. En Allemagne, qu’on cite toujours comme l’exemple du football moderne, le Bayern a été sacré sept journées avant la fin, avec 19 points d’avance. Cette année, il y aura du suspense. Avec Monaco, on va encore assister à la « Guerre des Etoiles », avec les trois stars : Cavani, Falcao et Ibra. Derrière, vous avez les outsiders : Marseille et son nouvel entraîneur, Lyon et Lille, qui ont bien commencé leur tournée européenne. Je vous assure qu’il y aura du suspense, des buts et du spectacle. » « L’an dernier, le PSG était ultra favori. Les Parisiens ont été sacrés à la 36e journée avec neuf points d’écart. En Allemagne, qu’on cite toujours comme l’exemple du football moderne, le Bayern a été sacré sept journées avant la fin, avec 19 points d’avance. Cette année, il y aura du suspense. Avec Monaco, on va encore assister à la « Guerre des Etoiles », avec les trois stars : Cavani, Falcao et Ibra. Derrière, vous avez les outsiders : Marseille et son nouvel entraîneur, Lyon et Lille, qui ont bien commencé leur tournée européenne. Je vous assure qu’il y aura du suspense, des buts et du spectacle. »

Un arbitrage plus porté sur le jeu

« Dans le championnat de France l’an dernier, on a battu le record avec 2,5 but par match. On est dans la moyenne européenne. Et elle s’améliore cette moyenne. En Coupe de la Ligue, elle est de 3,1 but par match. C’est vrai que les Allemands sont très au-dessus mais ils ont un style de jeu différent. Les nouvelles consignes des arbitres sont de dire : ‘laissez l’arbitre au service du jeu’. Et ça, ça me plait. A Pékin, j’ai beaucoup parlé avec Clément Turpin qui arbitrait le match. Il a une très bonne formule qui est de dire :’joueurs ou arbitres, on joue tous au football’. C’est ça le nouvel état d’esprit de l’arbitrage qui s’installe en France. »

Les Bleus, vecteur de bonheur pour le football français

« La météo est bonne dans ce début de championnat sur le football français. Les Bleus ont fait énormément de bien. D’abord sur le plan sportif car le résultat je le considère comme bon, un quart de finale face à l’Allemagne, qui termine champion du monde. Ce n’est pas une honte. Mais surtout en termes d’images. On a enfin vu une équipe de France joyeuse, heureuse de jouer ensemble. Elle s’est un peu réconciliée avec les Français. Et c’est grâce à Monsieur Didier Deschamps. Il a l’expérience, l’autorité et le charisme d’un très bel entraîneur. »

La situation de Lens

« Chaque dossier est un dossier différent. Les deux DNCG avaient refusé la montée de Lens, mais le Comité olympique a demandé à la Fédération française de réexaminer le dossier après les précisions apportées par l’actionnaire. Le comité exécutif de la FFF a unanimement accepté de revoir le dossier lensois et l’a renvoyé à la DNCG d’appel, qui a été d’accord pour la montée, mais à condition qu’il y ait une interdiction de recrutement car il manque un virement promis par le RCL de quatre millions d’euros. Il va peut-être arriver dans les heures ou les semaines qui viennent. Je n’en sais rien. La décision de la DNCG, qui est indépendante, est simple et claire. »

La demande de réintégration en Ligue 1 de Sochaux

« Je suis un peu triste. Sochaux est un club pour lequel j’ai toujours eu le plus grand respect. Ce club a une grande image de fair-play et affiche toujours les valeurs du sport. Là, je suis un peu étonné que cette tradition de respect, de l’esprit sportif et du fair-play n’ait pas été respectée. Sochaux n’a pas de droits acquis pour jouer en L1 car il a été sportivement rétrogradé. »

Luzenac et un championnat à 21 clubs

« Fabien Barthez se trompe complètement et ferait bien de regarder les textes que les dossiers. Lorsqu’il a fait cette déclaration très agressive à mon égard et qui m’a beaucoup surpris venant de lui, il se trompait de cible. Il semblait critiquer la Ligue alors qu’aucune décision prise sur ce dossier ne venait de la Ligue. Ils s‘agissaient de la DNCG, indépendante, de la DNCG d’appel et puis surtout après du comité olympique. On ne va pas aussi suspecter le comité olympique de partialité. La ligue n’a pris aucune décision concernant Luzenac. Elle la prendra tout à l’heure, à 10h30. Je ne préjugerai pas sa décision car je préside un organisme qui comprend 25 élus, qui représentent toutes les familles du football. Et je ne vais pas dire maintenant vers quoi nous nous orientons. Nous le verrons bien en fin de matinée. Ce qui s’est passé avec Luzenac est la meilleure démonstration que ce système de championnat de France des tribunaux est ingérable. On ne peut pas continuer comme ça. Nous sommes déjà à la 2e journée de Ligue 2 et nous ne savons pas, à cause des recours judiciaires lancés par Luzenac, qui jouera en L2. Enfin, je n’ai jamais déclaré que la Ligue 2 ne jouerait pas à 21 clubs. La Ligue est parfaitement capable d’organiser un championnat à 21 clubs. Mais ce n’est pas la question. La question est : Luzenac peut-il avoir le statut de club professionnel ? Cela relève seulement du conseil d’administration de la Ligue. »

Vers un tribunal du sport ?

« Le problème de la lenteur des décision judiciaires est un énorme problème dans le football. Il faut savoir que quand la Ligue prend une décision, il y a sept juges (DNCG, DNCG d’appel, CNOSF, comité exécutif, tribunal administratif, Cour administrative d’appel et Conseil d’Etat), qui vont se pencher sur le même dossier successivement. Ça ne peut pas durer. Ça fait des années que je le dis. Il faut créer un tribunal arbitral du sport, qui se prononcera souverainement et de manière juridique. Là, c’est le championnat de France des tribunaux. Nous sommes ridicules. »

Les finances des clubs de Ligue 1

« Il y a des réalités économiques incontournables. Mettons à part Monaco et le PSG, qui ont des moyens significatifs – heureusement d’ailleurs ! - et peuvent rivaliser au meilleur niveau européen. Mais les autres clubs -Marseille, Lille, Lyon, Saint-Etienne - sont en réelle difficulté financière, en raison de la crise économique qui nous frappe en France. Les recettes de sponsoring et de billetterie sont basses. Les impôts et les charges sociales sont en augmentation constante. On passe son temps à nous rajouter des taxes supplémentaires. Ces clubs-là sont obligés de vendre des joueurs pour équilibrer leurs comptes. »

La nécessité d'avoir de nouveaux stades

« Nous sommes en termes de puissance économique le 5e et dernier des grands championnats européens. Pourquoi ? Pas à cause des droits TV. On est au meilleur niveau européen. On est même devant l’Allemagne. Mais à cause des recettes de billetterie qui sont très faibles en France car nos stades sont trop vétustes. C'est aussi pour cela que nous avons lancé le mouvement de l’Euro 2016 et la rénovation des stades. Quand nous serons dotés de ces nouveaux stades, les clubs auront des ressources plus importantes et ils seront moins dépendants des droits TV. C’est ça l’objectif. Mais il ne suffit pas de construire des stades. Il faut les remplir. »

La menace russe en Ligue Europa

« Nos clubs ne jouent pas la Ligue Europa. Je tire la sonnette d’alarme depuis des années. La Russie est 7e et en train de nous menacer. Si on passe 7e, c’est la catastrophe. Il faut que notre commando européen joue le jeu au maximum, surtout en Ligue Europa. »

Le spray fair-play

« L’idée, c’est d’introduire un petit peu de rigueur dans la tenue des coups francs. On n’aime pas les petites tricheries, les murs qui avancent. Là, on amène un peu de discipline. »

La Goal Line Technology

« C’est beaucoup trop cher. La France n’a pas les moyens de s’offrir un système qui coûte environ 400 000 euros par stade. Et je dis bien 400 000 euros par stade. Je trouve ça dommage car j’avais proposé en 2007 à la Fifa un système de vidéo qui ne nous coûtait presque rien car il utilisait les caméras de nos diffuseurs, orientées un peu différemment sur la ligne de but. Ça ne coûtait rien, mais ça n’a pas été accepté. C’est très dommage. »

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La rédaction