Tigana, acte II

Jean Tigana - -
Ils n’y croyaient pas. Alou Diarra et Cédric Carrasso, les deux cadres des Girondins qui ont pris la parole vendredi au Haillan, n’imaginaient pas une seconde un départ de Jean Tigana. Lundi, pendant que l’entraîneur bordelais était retenu par Jean-Louis Triaud et Nicolas De Tavernost, les deux internationaux étaient sereins. « Je ne le voyais pas démissionner », assure le capitaine, alors que le gardien confie qu’il n’est « pas fan des changements d’entraîneurs » et qu’il « ne [croit] pas trop au choc psychologique » en pareilles circonstances.
Maintenu « après avoir posé la question de confiance », Jean Tigana a donc préparé son équipe cette semaine au déplacement à Brest dimanche (17h). Comme si de rien n’était ? Presque. « Il n’y a pas eu de grosses tensions, explique l’ancien international. J’ai vécu dans des clubs où la tension était dix fois plus importante qu’ici, pour ne pas dire cent fois plus. Il n’y a pas de rancœur. » « Beaucoup de personnes se posaient des questions, reconnait de son côté Cédric Carrasso. Elles ont été éclaircies. Ça a permis de détendre l’atmosphère. »
Mais les divergences n’ont pas pleinement disparu. En Bretagne, Alou Diarra pensera encore à l’Europe. « Je ne suis pas venu à Bordeaux pour jouer le maintien, l’objectif c’est l’Europe », clame toujours le premier candidat à un départ estival en cas d’échec printanier. « Il faut être réaliste », lui répond son gardien avec une pointe de pessimisme. « Le combat, c’est un peu l’histoire de ma vie, je me suis tout le temps battu », prévient Tigana. Après les avoir déposées, il a repris les armes. Pour de nouvelles batailles à l’issue encore incertaine.