Tigana : « Je suis plus Papa poule que Père Fouettard »

Jean-Louis Triaud et Jean Tigana - -
Vous avez joué à Bordeaux de 1981 à 1989. Quelles sont vos impressions pour votre retour au Haillan ?
Ça a changé, surtout au niveau des installations. J’ai été agréablement surpris lorsque Jean-Louis (Triaud, le président bordelais, ndlr) m’a appelé. La discussion n’a duré que cinq minutes. J’avais envie de revenir. Bordeaux m’avait sollicité plusieurs fois à différentes périodes. Cette fois, j’ai dit oui. J’ai eu d’autres propositions de clubs et de sélections mais j’avais envie de rendre à Bordeaux ce que le club m’a donné quand j’étais joueur.
Y a-t-il eu des négociations ?
Non. Depuis que je suis joueur, les discussions contractuelles n’ont jamais durées plus de dix minutes. Ça a toujours été des choix de cœur et de raison.
Vous avez fait un break de trois ans. Avez-vous changé dans votre rôle d’entraîneur ?
J’ai évolué. La façon dont j’ai géré à Lyon ou Monaco n’est plus la même aujourd’hui. J’ai plus de recul et de calme. On progresse tout le temps au contact des autres. Aujourd’hui, il y a davantage de travail de musculation. Les mises au vert ? Je sais qu’on en fait très peu ici. On continuera à le faire. A Londres, on donnait rendez-vous aux joueurs à 12h pour jouer à 15h. On passait à table et on allait au stade ! Il y avait de la musique dans le vestiaire à dix minutes du coup d’envoi, mais les joueurs étaient prêts.
« J’ai évolué… »
On parle beaucoup de votre goût pour la discipline…
Je le suis avec moi-même. Dans les grands clubs, la discipline existe toujours. Quelque soit la profession, on ne peut pas réussir sans discipline. C’est le respect de la collectivité.
Bordeaux a son entraîneur mais quel sera l’effectif ?
On ne sait pas encore qui reste et qui s’en va. Il va falloir un peu de temps. Nous allons travailler dans ce sens. Je vais voir quelles sont les volontés de certains joueurs, et essayer de les remplacer s’ils veulent partir. Bien sûr que j’essaierai de les retenir, mais j’ai été joueur… Ils bougent de plus en plus. Tout dépendra aussi du projet sportif qu’on va leur proposer. Là, il est un peu tard car certains sont au Mondial. Il ne faut pas les perturber. Ce n’est pas simple. Pour les objectifs, on verra après, même si l’important pour un club comme Bordeaux, c’est de retrouver l’Europe.
Vous promettez de la transpiration à vos joueurs…
Non, du travail et du plaisir. Transpirer, c’est leur métier. Un joueur qui progresse puis qui va gagner des millions d’euros à l’étranger, c’est beau non ? C’est leur objectif ! Il faut aider les joueurs, les accompagner. Moi je suis plus Papa poule que Père Fouettard.