Tigana, le champion est de retour

Jean Tigana - -
Non, rien de rien. Jean Tigana n’a rien oublié. Même si dix ans se sont écoulées depuis son départ de Monaco, la Principauté lui colle encore à la peau. « C’est la première fois que je retourne à Louis-II depuis que je suis parti en Angleterre en 2000, précise celui qui avait succédé à Arsène Wenger à l’issue de la saison 1994-1995. C’est vraiment sympa parce que j’ai passé trois années et demie fantastiques là-bas », se remémore-t-il avec émotion.
Le « Brésilien du Mali » n’oublie pas non plus qu’avec le goleador Sonny Anderson, Fabien Barthez ou encore les jeunes débutants Thierry Henry et David Trezeguet tous deux âgés de 19 ans, il avait été sacré champion de France en 1997 et avait atteint les demi-finales de la Ligue des champions en 1998. Seule la Juventus de Turin avait pu stopper le périple rouge des protégés de Jean Tigana. « A Monaco, on travaillait bien sûr sur l’équipe-type, mais aussi beaucoup sur les jeunes, rappelle l’ancien milieu international aux 52 sélections. J’avais Sonny Anderson mais derrière, j’avais Henry ou encore Trezeguet. Il y avait un travail en profondeur fait sur les jeunes. »
« J’avais Anderson, mais derrière il y avait Henry ou Trezeguet… »
Depuis, Tigana a entraîné Fulham (2000-2003), puis Besiktas (2005-2007), tout en prenant de larges pauses entre ses différents contrats. Il ne cache d’ailleurs pas que l’heure de la retraite approche. Mais malgré ses 55 ans et sa grande expérience du terrain, « Jeannot » exècre toujours autant la défaite. « Je suis souvent en colère après mes joueurs. Mais crier sur un joueur, cela ne sert strictement à rien parce que cela ne le fait pas progresser. Ce qui est utile, c’est de lui montrer comment il faut faire pour ne pas reproduire cette même erreur. »
Après un début de saison compliqué, matérialisé par une défaite évitable à domicile face à Brest (0-2), le successeur de Laurent Blanc sur le banc aquitain cherche encore les bons mots pour enrayer la spirale négative des Girondins de Bordeaux, auteurs de six premiers mois calamiteux en 2010. « Il faut répéter les exercices et essayer de faire progresser les joueurs en leur montrant des petits trucs. Il faut tout simplement leur donner les clefs. » Face à l’ASM ce dimanche, ces derniers voudront probablement renvoyer l’ascenseur à leur coach. Et lui offrir une victoire qui embarrasserait diablement l’ASM…