Toulouse: un salarié de la mairie affirme avoir été licencié pour avoir critiqué le TFC, le club dément

Le logo du Toulouse Football Club (TFC). - Iconsport
Pas banal. C’est le moins que l’on puisse dire. Le motif qui a valu à un agent de mairie - Jean (nom d’emprunt utilisé par Le Parisien, qui relate cette affaire) - d’être licencié le 30 juin sort de l’ordinaire. Ce père de famille qui assistait le 15 mars dernier à un match du TFC était loin de se douter que cette petite virée au Stadium avec l’un de ses proches allait tourner au vinaigre et surtout lui coûter son travail quelques mois plus tard. Et pourtant, ce salarié à la direction des sports de la mairie de Toulouse fait bien face à une procédure de licenciement engagée à son encontre par la mairie pour, assure-t-il, avoir… critiqué le jeu du Toulouse Football Club (TFC).
Sans qu’il n'ait pu se douter un seul instant qu’il était écouté, alors qu’il profitait pleinement de la rencontre, confortablement installé dans une loge du Stadium fréquentée par plusieurs partenaires, une autre personne ne ratait absolument rien de ses interactions avec son ami. "A la fin du match, un individu s’est levé en me disant: ‘Casse-toi d’ici si tu n’aimes pas le club, viens avec moi, on va voir le président. Ici, tu es assis sur mes places, tu bois mon champagne’", raconte Jean au Parisien. "Sur le moment, j’ai pris ce ton menaçant à la légère, croyant que c’était un supporter agacé par la défaite du TFC."
Sauf que l’altercation prend une tournure beaucoup plus désobligeante à la sortie du stade, rapporte Le Parisien. Rattrapé par cet individu, Jean est cette fois menacé par cette même personne, qu’on lui présente alors comme un partenaire important du TFC, appartenant à la société Actual, précise Le Parisien. Plusieurs témoins interrogés par nos confrères sont en mesure de l’attester, il est bien question de s’attaquer à son travail. Six jours plus tard, la sanction tombe sous la forme d’une convocation pour un entretien préalable à son licenciement. La raison est pour le moins explicite: "Votre comportement et vos propos lors du match du TFC le 15 mars".
Le TFC nie toute implication
Parmi les témoignages recueillis pour le faire tomber, celui de la directrice générale adjointe du TFC intrigue, sachant qu’elle aurait été absente pour l’essentiel de la scène à laquelle elle n'aurait assisté que sur la fin. Contactée par le Parisien, la personne qui aurait attaqué Jean reconnaît une altercation le 15 mars en dénonçant l’agressivité de l’agent mais dément en revanche être intervenu personnellement pour demander son licenciement. Une affirmation qui entre en contradiction avec les informations recueillies par Le Parisien. Un proche collaborateur du maire de Toulouse aurait indiqué à Jean que "le mec (le sponsor) s'acharne à saloper ta réputation, il a fait un esclandre au niveau du TFC et ça a porté ses fruits".
Après avoir contesté son licenciement auprès du Tribunal administratif, Jean a l’intention de se pourvoir auprès du parquet de Toulouse afin d’y déposer plainte contre l’individu qui l’a agressé, la mairie et le TFC. "J’ai été profondément impacté et meurtri par ce qui s’est passé, surtout en voyant mes enfants pleurer à cause de ces accusations graves et mensongères dont j’ai été la cible. On a entaché ma réputation alors que je n’ai jamais eu le moindre problème dans mon travail. J’ai été agressé verbalement et physiquement pour avoir émis un simple avis dans une conversation privée."
Mis en cause par des documents consultés par le Parisien, le TFC continue d’assurer qu’il n’a, "à aucun moment, influencé ni participé, directement ou indirectement, à toute décision ou action liée à cette affaire, y compris les éventuelles suites avec l’employeur de l'intéressé".
Via un message posté ce samedi sur les réseaux sociaux, le club parle même "d'accusations diffamatoires", et menace de poursuites judiciaires.