Tour de France des clubs (7/20) : Montanier a pris toutes les « Rennes »

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L'homme à suivre : Philippe Montanier
L’été dernier, son arrivée en provenance de la Real Sociedad avait alimenté les fantasmes des supporters. Auteur d’un excellent travail en Liga, sur le plan des résultats comme du jeu, Philippe Montanier débarquait en L1 nimbé de l’aura d’un technicien à part. Résultat ? Une saison décevante, marquée par une douzième place en championnat et une finale de Coupe de France perdue, et une réputation de « magicien du banc » qui s’écroule un peu. Mais l’heure du véritable bilan va arriver cette saison. Peu importe le club, Montanier a toujours réussi ses plus jolis coups lors de sa… deuxième année sur le banc. Logique, donc, de voir le président René Ruello lui laisser les coudées franches et le promouvoir directeur technique. Un an après son arrivée, le technicien français connaît mieux le club, ses joueurs, ses structures. Il a désormais tous les pouvoirs sportifs et a pu, cette fois, décider de tout son recrutement.
Aucun doute, la pression sera plus prégnante. Pas d’obligation de résultat, mais presque. « Cette première année était éprouvante mais toujours dans une bonne atmosphère de travail. Elle m’a permis de prendre la température et d’avoir une bonne vue sur l’ensemble du club, raconte l’intéressé. Après un an d’observation, notamment avec les jeunes, je connais mieux l’effectif et j’ai une idée plus précise de ce que je veux faire. Je ne sais pas si l’attente va être forte. J’étais content que le président me donne ces prérogatives. C’est une cohérence par rapport à sa vision de l’organisation d’un club, avec une hiérarchie où tout tourne autour de l’entraîneur comme ça peut se faire en Angleterre. En tout cas, on espère faire mieux que la saison dernière. L’effectif a été chamboulé mais c’était voulu pour être plus compétitifs. » Avec, comme toujours, un credo plaisant : « Je suis persuadé qu’on a plus de chances d’avoir des résultats durables en jouant bien. Mais le plus dur, c’est de le faire. » A cet architecte rennais de deuxième année de fignoler les travaux.

Les arrivées et les départs
Avec Toivonen et Grosicki, Philippe Montanier avait axé le dernier mercato hivernal sur des talents inconnus dans l’Hexagone. Rebelote cet été avec les arrivées de l’Autrichien Philipp Hosiner (Austria Vienne), du Brésilien Pedro Henrique (FC Zurich), du Mozambiquien Mexer (Nacional Madère) et du Macédonien Gjoko Zajkov. Sans oublier le milieu offensif de La Gantoise (Belgique) Christian Brüls, prêté à Nice la saison dernière. « Pedro Henrique est un ailier percutant, explique l’entraîneur rennais. Mexer, c’est le défenseur central qu’on recherchait. Il avait déjà failli signer chez nous cet hiver. Hosiner s’est distingué la saison dernière en Ligue des champions avec l’Austria Vienne. C’est un attaquant-type, buteur. Zajkov est un jeune joueur de 19 ans qui a déjà une sélection en équipe nationale de Macédoine. C’est plus pour le futur même s’il nous aidera déjà cette année. » Une recherche de talents internationaux ajoutée au recrutement de quelques solides joueurs français de complément (Benjamin André, Olivier Sorin). Rayon départs, le Stade Rennais a vu s’envoler Romain Alessandrini (OM), Jonathan Pitroipa (Al-Jazira) mais aussi le jeune et prometteur Tiémoué Bakayoko (Monaco). En fin de contrat, Julien Féret (Caen), John Boye (Kayseri Erciyesspor) et Cheick Ndiaye ne seront plus dans l’effectif du club breton. Enfin, le Stade Rennais n’a pas levé les options d’achat pour Foued Kadir (OM), Nelson Oliveira (Benfica) et Silvio Romero (Lanus).


Le pronostic de RMC Sport
Entre la sixième et la dixième place. A première vue, l’effectif rennais ne paraît pas en mesure de lutter dans le haut du tableau. Mais si la mayonnaise prend et que Montanier a déniché des recrues de talent – à l’image de Toivonen cet hiver –, le club breton pourrait être une belle surprise. Sans réel objectif au départ au-delà du maintien dans l’élite. « Le président ne veut pas s’inscrire sur le court terme. Il est là pour le moyen ou le long terme. Après, la meilleure façon de le préparer, c’est de bien gérer le présent, affirme Montanier. On a tous envie de faire une meilleure saison en termes de points, de classement, de jeu. Mais on ne se fixe pas de limite. On va être un peu « à la Guy Roux », prudent au départ en visant le maintien et en essayant d’aller le plus haut possible une fois qu’il sera acquis. »
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