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Transferts suspects à l’OM : Quand Bielsa rêve d’un monde sans agents…

Marcelo Bielsa

Marcelo Bielsa - AFP

Interrogé ce vendredi en conférence de presse sur les gardes à vue d’actuels et anciens dirigeants marseillais, Marcelo Bielsa en a profité pour livrer son avis – tranché – sur les agents de joueurs dans le football. Pour le technicien argentin, cette profession est tout simplement… inutile.

Marcelo Bielsa, sa glacière, son jeu porté vers l’offensive, sa langue tout sauf de bois devant les médias… Qu’il le veuille ou non, le technicien argentin charrie dans son sillage une certaine idée du romantisme footballistique. Surtout dans cette Ligue 1 souvent si frustrante dans sa capacité à nous vendre du rêve. Un romantisme encore confirmé quand on interroge le bonhomme sur le milieu des agents de joueurs. Comme prévu, Bielsa a eu droit à son lot de questions sur le sujet ce vendredi en conférence de presse. Logique.

Quelques jours après les gardes à vue de plusieurs actuels et anciens dirigeants de l’OM, la chose faisait office de passage obligé. Et Marcelo s’est dérobé… à sa façon. Avec son avis tranché. L’affaire qui touche le club phocéen ? « Je me concentre sur le sportif. Je ne peux pas donner mon opinion car j’ignore les procédures judiciaires de votre pays et la matière sur laquelle se traite cette affaire. Il faut attendre les conclusions de la justice. Elles seules auront de la valeur. »

« Je ne parle jamais avec les agents »

Soit. Mais la situation pourrait-elle avoir des répercussions négatives sur son groupe ? « Ça ne devrait pas. » Peut-être sur son éventuel avenir sur la Canebière, alors ? « Non. Cela n’aura pas d’influence sur cela. » Les questions se multipliant, le coach argentin a aussi apporté quelques précisions. Ses joueurs ou des membres de son staff ont-ils été auditionnés ? « A ce que je sache, non. » A-t-il eu le président marseillais Vincent Labrune au téléphone depuis la fin de sa pour lui demander des explications ? « Non. Et je n’ai pas d’intérêt à savoir ce qu’il s’est passé. » La discussion dérive alors sur le rôle des agents. Et Bielsa ne fait pas dans la demi-mesure.

A l’écouter, cette profession n’a tout simplement aucun lieu d’être sur la planète ballon rond. « Je ne parle jamais avec les agents de joueurs. Je ne les utilise pas donc je manque d’expérience sur ce sujet. Je ne donne pas mon opinion sur eux et je ne sais pas évaluer le fait que ces agents soient nécessaires ou non au monde du football. Leur participation a un effet très minime sur la sphère d’action des entraîneurs. Je n’ai d’ailleurs pas fait appel à un agent pour signer à Marseille. » Inutile, donc, de pousser pour savoir ce que Marcelo pense des intermédiaires, commissions et autres rétro-commissions, vocable souvent utilisé ces derniers jours. En quelques phrases, on a bien compris l’idée. Dans le football façon Bielsa, un mot d’ordre : vade retro, agentas !

Bielsa se préfère en chasseur qu’en chassé

A deux jours du rendez-vous contre Bordeaux au Vélodrome, un match contre une équipe « combative, difficile à affronter, avec beaucoup de variations tactiques et de bonnes individualités » pour lequel il a déjà donné le onze de départ phocéen (Mandanda, Dja Djédjé, Aloé, Fanni, Mendy, Lemina, Imbula, Alessandrini, Payet, Thauvin et Gignac, avec Barrada et Batshuayi en remplaçants si Alessandrini et Gignac ne peuvent pas jouer), Marcelo Bielsa est revenu sur la course à la place de leader que pourrait provisoirement décrocher le PSG en cas de succès à Metz ce vendredi soir. Avec une théorie simple : le technicien argentin préfère être dans la peau du chassé que dans celle du chasseur. « Bien sûr que les points perdus récemment me préoccupent, j’aurais préféré en prendre contre Lyon et le PSG, analyse Bielsa. Mais perdre la première place serait la meilleure chose qui pourrait nous arriver. Je préfère une équipe en chasse qu’une équipe avec un matelas. La nécessité demande plus d’exigence que l’abondance. Contre Bordeaux, je pense qu’on serait meilleurs en sachant qu’on perdrait la tête du classement si on ne gagnait pas. »

A.H. avec F.Ge. à Marseille