RMC Sport

Triaud : « La batte de baseball, ça fait envie… »

-

- - -

Au lendemain d'une nouvelle contre-performance des Girondins à Toulouse (3-2), le président bordelais s’est invité au point presse dimanche pour fustiger le comportement de ses joueurs. Fidèle à sa réputation, il n'a pas mâché pas ses mots. Le tout avant la réception de Lille, mardi.

Jean-Louis Triaud, comment analysez-vous la nouvelle contre-performance de votre équipe samedi à Toulouse ?

Je me pose des questions. On maitrisait le match (Bordeaux menait 2-0 à la mi-temps, ndlr). Puis dans l’adversité, on panique un peu. On manque de sang-froid et peut-être aussi d’intelligence tactique. C’est vite la panique. A ce stade, on ne peut rien faire. C’est aux joueurs de se prendre en charge, de réagir collectivement. Cela fait dix-neuf mois qu’on cherche des excuses externes. Peut-être faudrait-il que les joueurs se remettent un peu en cause. Qu’il y ait plus de professionnalisme. J’écoute les entraîneurs. Notre staff est riche en qualité et en effectif. Il a fait une analyse. Il adoptera le comportement par rapport au groupe qui lui semble le plus adapté. La batte de baseball, je ne suis pas sûr que ce soit la bonne méthode, mais ça fait envie (rires)…

Ce n’est pas forcément le discours qu’ont envie d’entendre les supporters…

Depuis dix-neuf mois, tout a été essayé. On est trop fragile. On manque de caractère, de mental, de solidarité. Les joueurs devraient s’investir un peu plus sur le terrain. Communiquer davantage. Quand ça va bien, tout le monde se parle. Quand ça va mal, tout le monde se cache. C’est facile de dire : « Ce n’est pas dans mon tempérament de m’exprimer. » Il faut se faire violence. Tout n’est pas négatif. Certains joueurs sont à la hauteur de nos attentes. Les autres sont des petits garçons. Si chacun faisait un petit effort supplémentaire, on arriverait à autre chose. Dans un troupeau de moutons, il y en a un avec une cloche et tous les autres suivent. J’aimerais qu’il y ait plus de cloches (il rigole et se reprend)... enfin de leaders dans le groupe.

Bordeaux ne compte que deux points d’avance sur Valenciennes, premier relégable. Regardez-vous derrière vous au classement ?

Il reste beaucoup de matches à disputer. Je ne suis pas vraiment inquiet. Laissons le smoking au vestiaire et enfilons le bleu de travail. Si nous ne sommes pas capables d’être des artistes, essayons au moins d’être des tâcherons courageux et travailleurs. Bordeaux doit-il jouer le maintien ? On en n’est pas là. On ne passe pas d’une phase où on estime que ce groupe a la qualité suffisante pour bien figurer à une phase extrême où on joue le maintien. Avant, je disais que nos joueurs avaient du talent. Aujourd’hui, je vais modérer mon propos. Je reste persuadé que mon équipe a plus de potentiel que d’autres pour éviter de jouer la descente.