Trophées UNFP : que sont devenus les meilleurs espoirs ?

Dimanche soir, le pavillon Gabriel a accueilli la 21e cérémonie des Trophées UNFP. Le Lyonnais Nabil Fékir y a reçu la distinction de meilleur espoir de la saison. Si son nom vient s’ajouter à une liste prestigieuse, obtenir ce prix n’est pas (toujours) synonyme de très grande carrière. RMC fait un tour d’horizon de tous les lauréats depuis 1994 et de leur trajectoire… pas toujours rectiligne.

Ils ont marqué l’histoire du football

Parmi les heureux vainqueurs du trophée de meilleur espoir du championnat, certains ont (très) largement tenu leur rang. C’est le cas du plus illustre d’entre eux, et par ailleurs premier récipiendaire : Zinedine Zidane. L’ancien meneur des Bleus, qui évoluait à Bordeaux en 1994, a ouvert la voie à trois champions du monde 98 et d’Europe 2000 avec lui : Robert Pires en 96 avec Metz, Thierry Henry en 97 avec Monaco, et David Trezeguet avec le même club l’année d’après.

Ils sont devenus des références au niveau international

Dans la catégorie des joueurs de standing international à avoir reçu la distinction nationale suprême pour les jeunes joueurs, ils sont pléthores. Plus proches de nous, on retrouve Eden Hazard (doublé avec Lille en 2009 et 2010), Mamadou Sakho (PSG, 2011) ou encore Marco Verratti l’année dernière. Déjà reconnus sur le plan mondial et encore relativement jeunes, ils ont tout l’avenir devant eux pour faire encore plus. D’autres lauréats du prix ont réussi à se bâtir une sérieuse réputation hors de l’hexagone. Qu’il s’agisse de Sydney Govou (OL, 2001), Patrice Evra (Monaco, 2004), Jérémy Toulalan (Nantes, 2005), ou les retraités de l’équipe de France Franck Ribéry (OM, 2006) et Samir Nasri (OM, 2007).

Ils nous ont laissés sur notre faim 

Aussi pétri de talent soit-il, Hatem Ben Arfa qui a décroché la récompense en 2008 avec l’OL, apparaît dans la case de ces joueurs qui nous laissent un goût d’inachevé. A l’âge de la plénitude d’un footballeur (28 ans), le gaucher se retrouve sans club. La faute à un caractère bien trempé dont il a fait preuve dans ses différents clubs, notamment à Hull City où il tentait de se relancer pour la énième fois. S’il ne devrait pas avoir trop de mal à trouver un point de chute l’été prochain, le temps passe pour l’éternel espoir du football français…

D’autres n’auront même pas la possibilité de nous faire changer d’avis. De fait, Florian Maurice (OL, 1995), Olivier Monterrubio (Nantes, 1999) et Philippe Christanval (Monaco, 2000) sont retirés des terrains. L’attaquant avait pourtant bien commencé mais son départ de l’OM en 2001 a marqué le début de l’errance pour lui, alors que l’ancien défenseur a connu trop de blessures pour montrer toutes ses qualités. Quant à Monterrubio, s’il n’a jamais démérité, sa carrière n’a pas spécialement été à la hauteur de ce que présageait son trophée.

Ils n’ont pas confirmé les espoirs placés en eux

Si on vous dit que Lionel Mathis a déjà remporté le prix de meilleur espoir, vous aurez peine à vous le remémorer. Pourtant c’est bien lui qui, en 2003 avec l’AJA, a obtenu cette reconnaissance. Depuis, le joueur formé à l’INF a connu le National un an, et beaucoup fréquenté la L2, trop pour un joueur qui était censé incarner le futur du football français.

Auteur d’une saison tout feu tout flamme avec Bastia en 2012-2013, Florian Thauvin s’est logiquement vu attribuer le prix à l’issue de celle-ci. Mais un transfert à l’OM et deux ans plus tard, le milieu de terrain ne semble pas avoir digéré tout ce qui lui est arrivé. A 22 ans, il peut néanmoins toujours espérer retrouver des couleurs. Mais que dire de Younes Belhanda ? Métronome du Montpellier champion de France 2012, et destinataire du trophée la même année, son transfert au Dynamo Kiev l’a éloigné d’une lumière pour laquelle il semblait être fait. Bien que titulaire en Ukraine, son club n’est pas parvenu à se qualifier pour la Ligue des champions depuis 2013.

Dans quelle catégorie se situera Nabil Fekir d’ici quelques années ? La réponse dépendra surtout de ses choix.

Aymeric Malonga