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Un Bordeaux grand cru

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L'équipe de Laurent Blanc a signé une prestation remarquable face à des Parisiens dépassés (4-0). A l'image du but extraordinaire de Yoann Gourcuff, les Girondins sont de beaux dauphins de l'OL.

« Gagnez cette bataille, soyez kamikaze ! » Le message des supporters bordelais a été entendu cinq sur cinq par leur équipe. Offensifs, inspirés, construits, rapides, réalistes. Pour la première fois de la saison peut–être, les Girondins ont pratiqué le football total dont rêve leur entraîneur. Laurent Blanc attendait le match référence ? Il est arrivé au meilleur au moment face à des Parisiens surclassés dans tous les domaines. De choc, il n’y en a pas eu, tant les vice–champions de France ont dominé de bout en bout.
Dans un stade Chaban–Delmas enfin copieusement garni, Laurent Blanc annonçait la couleur avec cinq joueurs à vocation offensive dans le onze de départ: Jussiê, Wendel, Gourcuff, Chamakh et Cavenaghi. Le début de match ne laissait pas de doute sur la motivation des locaux. Pourtant, la première vraie occasion était pour Paris. Sur un jeu long qui lobait la défense girondine, Ludovic Giuly se retrouvait seul au deuxième poteau mais sa reprise passait largement au–dessus (8e). Quasiment dans la continuité, Bordeaux obtenait un coup franc côté gauche tiré par Yoann Gourcuff. Souleymane Diarra surgissait au premier poteau parfaitement pour placer une tête imparable (10e, 1–0). Le premier but de l’ancien Sochalien sous ses couleurs girondines, la sixième passe décisive de Gourcuff. Euphorique, les joueurs au scapulaire multipliaient les situations dangereuses : la frappe croisée à ras de terre de Jussié passait à quelques centimètres des buts parisiens (22e). Ce n’était que partie remise. A la suite d’un jeu en triangle entre Gourcuff et Mathieu Chalmé, Fernando Cavenaghi reprenait dans la course une passe en profondeur de l’arrière (35e, 2–0). Un but qui lui permet d’être en tête des buteurs avec 12 réalisations. Le goleador argentin aurait pu aggraver la marque. Tout seul à dix mètres des buts, il frappait au–dessus (41e). Et Paris dans tout ça. Pas grand-chose excepté une frappe non cadrée de Sylvain Armand (37e).

Gourcuff, un but venu d'ailleurs

Paris lançait toutes les forces pour revenir au score. En vain. Les joueurs de Paul Le Guen n’arrivaient pas à cadrer une seule de leurs tentatives tout au long de la seconde période à l’image des reprises de Stéphane Sessegnon (65e et 81e) ou de la tête de Guillaume Hoarau (68e). Dans ce match à sens unique, un joueur offrait un moment de grâce. Servi par Chalmé, Gourcuff éliminait deux Parisiens – Armand et Traoré – dans un mouchoir de poche. Roulette, talonnade puis double contact. Le tout en cinq touches de balle avant de placer un extérieur du pied droit dans la lucarne de Landreau (70e, 3–0). Un chef d’œuvre sous les yeux émerveillés de son père, Christian Gourcuff présent dans les travées de Chaban–Delmas, et des 31.909 spectateurs qui accompagnaient plus tard la sortie du jeune prodige sous une standing ovation (82e). Cerise sur le gâteau, Fernando driblait Landreau et marquait dans le but vide (86e, 4–0). Voilà Bordeaux meilleure attaque du championnat à égalité avec l’OM (35 buts) grâce à sa plus large victoire de son histoire sur Paris. Après un début de saison cahin-caha, le temps peut–être de digérer la belle deuxième place de l’an dernier, Bordeaux est bien le nouveau le dauphin de Lyon. Peut–être plus compte tenu du jeu flamboyant pratiqué ce soir.

La rédaction - Mathieu Baratas