Un « classico » qui pèsera lourd

Tous deux éjectés de la scène européenne cette semaine, Marseille et Paris joueront gros ce dimanche au Vélodrome (21h). Question de suprématie d’abord. Mais aussi et surtout de dynamique en vue du sprint final. Car une défaite mettrait sous l’éteignoir les rêves de titre du vaincu.

Paris, une unité à retrouver

Auxerre, Montpellier et Benfica, deux fois. Quatre matches, deux compétitions (Ligue 1 et Ligue Europa) mais une seule réalité : Paris, probablement usé par un calendrier à rallonge, n’y arrive plus. Plus à bien défendre, comme en témoignent les six buts encaissés par l’arrière-garde parisienne. Ni, non plus, à bien attaquer, la faute au manque de réalisme d’Erding et au désert que traverse Nenê depuis le mois de janvier. Pis, la belle unité du vestiaire parisien, encore vantée il y a quelques semaines, présente de sérieuses lézardes, à l’image du récent accrochage entre Hoarau et Nenê à la pause du match contre Montpellier (2-2). Conscient de la tension ronflante au sein de son effectif, Antoine Kombouaré a recadré ses troupes, suivi de Robin Leproux et de son vice-capitaine, Mamadou Sakho. « C’est la vie de groupe qui veut ça, relativise le défenseur. L’équipe a vite fait abstraction de ça. Nous, ce qui nous importe, c’est le terrain et le résultat. »

Justement. Cinquième à sept points de Lille, Paris ne peut plus se permettre le moindre faux pas sous peine de faire une croix quasi-définitive sur le titre. « Marseille est 4e, pas très loin du podium et de la première place, rappelle Antoine Kombouaré. Ce sera un vrai match à enjeu. » Un choc avec Edel dans le but ? Suite à la « cagade » de ce dernier jeudi dernier contre Benfica (1-1), rien n’est moins sûr. « Moi, je sais, reconnaît Kombouaré. Vous verrez. Je les laisse (ndlr, Edel et Coupet) dans le doute. Mais ils seront les premiers à savoir. » Plus qu’un gardien, c’est un nouvel élan dont ont besoin les joueurs de la capitale. « Ce n’est pas le moment d’être atteints, écarte Sakho. On a besoin de tout le monde et il est essentiel que tous les joueurs mettent leurs qualités au service du collectif. J’ai confiance dans notre groupe. Et on a des arguments à faire valoir. »

Marseille, des progrès à confirmer

Vendredi dernier, Marseille a envoyé un signe fort en direction de la concurrence. En allant gagner à Rennes (0-2) et en s’offrant le scalp, pour la première fois de la saison, d’une équipe du Top 5, l’OM a démontré qu’il défendrait son titre jusqu’au bout. Bec et ongles. Si les joueurs de Didier Deschamps n’ont pas pu renverser l’ogre Manchester en Ligue des champions (2-1), ils ont affiché un visage intéressant face aux Anglais. « On était au niveau, affirme le président olympien Jean-Claude Dassier. Nous aurions pu faire mieux et nous qualifier. Si dans le dernier quart d’heure les joueurs avaient égalisé, cela n’aurait choqué personne. Il y a de la déception mais les joueurs savent que le championnat compte dans l’équilibre du club. »

Et pour faire passer son message, le patron de l’OM n’hésite pas à appuyer sur la corde sensible, celle de l’orgueil. « On a été humilié à Paris, insiste Dassier. La défaite au Vélodrome est inenvisageable. Le match nul serait une contre-performance. Ces trois points, on en a besoin. » Besoin donc pour accrocher une place en Ligue des champions, objectif indispensable au train de vie et à l’expansion du club. Nécessaire également pour évacuer les récents incidents ayant secoué la Canebière, comme le home-jacking dont a été victime jeudi soir Lucho Gonzalez. Secoué, l’Argentin n’est toujours pas sûr de disputer la rencontre. « J’espère qu’il jouera », a lâché Dassier sur RMC, alors qu’une décision concernant « El Comandante » sera prise ce dimanche matin en concertation avec Deschamps. L’OM va devoir également composer sans Brandao, mis en examen pour viol, laissé libre sous contrôle judiciaire et… annoncé samedi soir comme partant, sous la forme d’un prêt jusqu’à la fin d’année, au Cruzeiro de Belo Horizonte, selon le site internet du club brésilien. Une information démentie dans la foulée par Jean-Claude Dassier et Antoine Veyrat, le DG de l’OM. Vous avez dit désordre ? Dans ce contexte, une victoire dans le « classico » ne serait pas du luxe…

Le titre de l'encadré ici

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L’équipe probable de l’OM : Mandanda - Fanni, S. Diawara, Heinze, Taiwo - Lucho (ou Valbuena), Mbia, Be. Cheyrou  - Rémy, Gignac, A. Ayew.

L’équipe probable du PSG : Edel (ou Coupet) - Jallet, Armand, Sakho, Tiéné - Chantôme, Makelele - Giuly, Bodmer, Nenê - Hoarau.

Alix Dulac avec Georges Quirino et Florent Germain