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Un derby en quête de chaleur

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Beaucoup moins emballant qu’un Lyon-Saint-Etienne, le derby de la Garonne souffre d’un déficit d’intérêt. Alors que Bordeaux accueille Toulouse ce samedi lors de la 22e journée de L1 (21h), gros plan sur un duel local qui manque de chaleur.

Le derby de la Garonne ne déchaine pas les foules ? Alain Casanova a sa petite idée pour faire basculer les affiches entre Bordeaux et Toulouse dans la cour des grands matches de Ligue 1. « On parle du clasico (PSG-OM), de l’Olympico (OL-OM), constate-t-il, mais peut-être que si on parlait du Garono, ça donnerait plus de piment à notre derby ! »
En attendant d’autres idées aussi lumineuses du « fantasque » Alain Casanova, Bordeaux reçoit le TFC ce samedi au stade Jacques Chaban-Delmas. L’accueil s’annonce glacial, avec -5 °C prévus au thermomètre. Un climat qui conviendrait presque au derby de la Garonne. Car face à électrique Lyon-Saint-Etienne ou au bouillant Nice-OM, avouons-le, Bordeaux-Toulouse ne fait pas monter la température. « Ce derby est plus soft », reconnaît Casanova. « Il est moins médiatique », ajoute le milieu de terrain toulousain Franck Tabanou. Pour l’entraîneur bordelais Francis Gillot, c’est l’ensemble des derbys qui a perdu de son charme. « Tout cela s’est un peu perdu, remarque-t-il. J’ai connu des Lille-Lens à une époque où c’était chaud (il fut joueur du RC Lens avant d’être entraîneur, ndlr). Ça l’est moins aujourd’hui. »

Trémoulinas est revanchard

Voilà pourquoi, en dépit d’un retard de 7 points sur le TFC au classement, l’ancien coach sochalien refuse de surévaluer cette rencontre. « Dans la préparation, rien ne change, assure-t-il. Peut-être que c’est différent pour les joueurs au niveau de la motivation. »
Confirmation du côté des Toulousains : « Le TFC est un club formateur, explique Alain Casanova. 60% du groupe a connu ces derbys dans les catégories de jeunes. Ces joueurs sont habitués à vouloir gagner contre Bordeaux. » Pour Franck Tabanou, « il y a une suprématie à respecter et donc une petite pression supplémentaire. »
La motivation, les Bordelais, invaincus en 2012, la puiseront beaucoup au match aller (3-2 pour Toulouse, ndlr). Francis Gillot évoque « un souvenir douloureux et un scenario cruel. » Vaincus à la 93e minute (but de Rivière) après avoir mené 2-0, les Girondins n’ont pas digéré. « Je suis complètement revanchard, lance Benoît Trémoulinas. Mener 2-0 à la mi-temps en ayant la maîtrise totale du ballon et se faire rejoindre en fin de match, c’est rageant ! On était vraiment fragile, mais c’était il y a longtemps… »