Un derby en quête de chaleur

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Le derby de la Garonne ne déchaine pas les foules ? Alain Casanova a sa petite idée pour faire basculer les affiches entre Bordeaux et Toulouse dans la cour des grands matches de Ligue 1. « On parle du clasico (PSG-OM), de l’Olympico (OL-OM), constate-t-il, mais peut-être que si on parlait du Garono, ça donnerait plus de piment à notre derby ! »
En attendant d’autres idées aussi lumineuses du « fantasque » Alain Casanova, Bordeaux reçoit le TFC ce samedi au stade Jacques Chaban-Delmas. L’accueil s’annonce glacial, avec -5 °C prévus au thermomètre. Un climat qui conviendrait presque au derby de la Garonne. Car face à électrique Lyon-Saint-Etienne ou au bouillant Nice-OM, avouons-le, Bordeaux-Toulouse ne fait pas monter la température. « Ce derby est plus soft », reconnaît Casanova. « Il est moins médiatique », ajoute le milieu de terrain toulousain Franck Tabanou. Pour l’entraîneur bordelais Francis Gillot, c’est l’ensemble des derbys qui a perdu de son charme. « Tout cela s’est un peu perdu, remarque-t-il. J’ai connu des Lille-Lens à une époque où c’était chaud (il fut joueur du RC Lens avant d’être entraîneur, ndlr). Ça l’est moins aujourd’hui. »
Trémoulinas est revanchard
Voilà pourquoi, en dépit d’un retard de 7 points sur le TFC au classement, l’ancien coach sochalien refuse de surévaluer cette rencontre. « Dans la préparation, rien ne change, assure-t-il. Peut-être que c’est différent pour les joueurs au niveau de la motivation. »
Confirmation du côté des Toulousains : « Le TFC est un club formateur, explique Alain Casanova. 60% du groupe a connu ces derbys dans les catégories de jeunes. Ces joueurs sont habitués à vouloir gagner contre Bordeaux. » Pour Franck Tabanou, « il y a une suprématie à respecter et donc une petite pression supplémentaire. »
La motivation, les Bordelais, invaincus en 2012, la puiseront beaucoup au match aller (3-2 pour Toulouse, ndlr). Francis Gillot évoque « un souvenir douloureux et un scenario cruel. » Vaincus à la 93e minute (but de Rivière) après avoir mené 2-0, les Girondins n’ont pas digéré. « Je suis complètement revanchard, lance Benoît Trémoulinas. Mener 2-0 à la mi-temps en ayant la maîtrise totale du ballon et se faire rejoindre en fin de match, c’est rageant ! On était vraiment fragile, mais c’était il y a longtemps… »