Un malaise Gerets ?

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Le ton frôle le fatalisme. L’impuissance. C’est un Eric Gerets particulièrement désabusé qui s’est présenté hier devant la presse. La défaite à Sochaux encore dans la tête (1-0), l’entraîneur de l’OM a tenté de trouver une explication aux difficultés de son club. Les blessures (« Vu le nombre de blessure, j’ai dû faire des choses que je n’aurais jamais faites »), la neige (« Même si cela n’excuse pas tout », a néanmoins nuancé le Belge), les difficultés d’adaptation des recrues, les erreurs défensives… Tout a été passé au crible. Sans pour autant trouver d’explication valable.
Sans doute parce que l’entraîneur phocéen est le symbole de cette crise traversée par l’OM. Eric Gerets n’a pas toujours été clair dans sa gestion des hommes. En décidant de renforcer son secteur offensif avec les arrivées de Brandao et Wiltord, il affirme que Marseille évoluera en 4-2-3-1. Pourtant, c’est une équipe en 4-4-2 qui s’est présentée hier dans le Doubs. Après avoir testé le 4-4-2 avec Ben Arfa en 10 derrière deux attaquants, ou encore le 4-3-3, il est finalement revenu à un système avec deux attaquants.
Surtout, Gerets, qui ne se prive jamais d’évoquer la poisse quand il s’agit de justifier les carences de ses attaquants, avait promis des recrues opérationnelles dès leur arrivée. Or, Brandao ne parle pas français -il n’avait pas compris les consignes de son coach la semaine dernière lors de son entrée en jeu au Havre- et Wiltord manque toujours de temps de jeu.
Il allume Taiwo devant la presse !
Et comment ne pas évoqué les erreurs de son arrière garde ? Gerets a toujours protégé (du moins en public) Ronald Zubar, pourtant pas exempt de reproches depuis le début de la saison. Hier, il est tombé sur Taye Taiwo devant la presse. Pas dans les habitudes du Belge. Le signe supplémentaire d’une lassitude désormais affichée en public. « J’ai joué toute ma vie arrière droit, a-t-il asséné. La première chose, et la plus importante pour moi, était de ne jamais me trouver derrière mon stoppeur. C’est une grosse faute. Le rôle d’un arrière latéral est de servir de couverture à ses deux stoppeurs si le ballon est du côté opposé. »
A sa décharge, Gerets doit aujourd’hui composer avec la pression présidentielle de Robert Louis-Dreyfus qui a clairement affirmé que l’entraîneur et les dirigeants assumeraient les responsabilités d’un échec sportif.
Autre souci à gérer : le manque de patron dans le vestiaire. Au club depuis quelques jours seulement, Sylvain Wiltord est déjà vanté pour ses mérites. Quant à Rodriguez, il a été lancé pour rassurer des co-équipiers aux abois. « C’est un grand exemple. La grosse satisfaction de ce match, explique Gerets. Il aura mal toute sa vie, mais même quand il a mal, il ne se plaint pas. C’est un joueur à l’ancienne. » Indirectement pointés du doigt, les Valbuena et Ben Arfa apprécieront certainement. Il n’était pas bon d’agacer Eric Gerets hier.