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Un match nul homérique

Lisandro Lopez à la lutte avec Stéphane M'bia.

Lisandro Lopez à la lutte avec Stéphane M'bia. - -

Lyon et Marseille se sont livrés une partie folle qui a accouché d’un match nul, 5-5. Complètement époustouflant.

Au match retour au Vélodrome au printemps, on se souviendra de ce choc tellurique qui a fait passer ses spectateurs et surtout ses acteurs par toute la gamme des émotions que peut procurer un match de foot. La purge de l’an passé est rangée au rayon des sales souvenirs. Si la Ligue 1 a souvent ronronné, elle a enfin donné lieu à une de ces rencontres qui laissent un souvenir impérissable par son contenu et son scénario. Cet OL – OM, même après une journée de Ligue des Champions, a prouvé aux sceptiques que la L1 était une terre de buts et aussi d’intensité. Et l’excuse de la fatigue due à l’enchaînement des matches a été évaporée par l’engagement des 22 acteurs. L’OL n’a pas pris la tête de la Ligue 1, malgré le revers bordelais à Lille (2-0), mais cela reste presque anecdotique. L’OM n’a pas fait tomber un géant du foot français mais est passé tout près.

Lloris malheureux

Ce duel des Olympiques a accouché d’une partie où le premier quart d’heure a placé le match sur des bases très élevées. Pjanic, sur un fil, contrôle de la poitrine un ballon mal dégagé avant d’enchaîner une demi-volée 100% plomb qui troue un Mandanda impuissant (3e). Dans la foulée, Lloris sauve son camp avant de plier sur un coup de tête de Diawara. Réplique immédiate de la fusée Govou qui embarquait trois défenseurs marseillais dans un raid solitaire supersonique de 50m, bien aidé par la fausse piste de Lisandro Lopez, avant de conclure en beauté (2-1, 14e). Le reste de cette première période se conclut à un combat au milieu de terrain qui ne profite à personne. C’est Hugo Lloris, sous les yeux de Bruno Martini, qui devient l’acteur malheureux de cette pièce en ratant sa prise de balle sur un tir de Cheyrou avant la pause (2-2). La deuxième mi-temps est encore plus forte que la première , Koné d’une reprise de l’extérieur du pied (47e, 3-2) puis Brandao (75e, 4-2) envoient l’OM au septième ciel sous les yeux de Margarita Louis-Dreyfus.

Mais comme face à Liverpool mercredi, Lyon ne renonce pas. Lisandro par deux fois puis Bastos à la 90e mettent l’OL en tête au moment de franchir la ligne d’arrivée (5-4). Marseille aurait été trop malheureux de ne pas prendre au moins un point qui aurait été largement mérité. Et il y a eu une forme de justice en voyant les Phocéens égaliser dans les arrêts par la faute du pauvre Toulalan qui déviait dans ses cages sous la pression marseillaise. 5-5 partout, pas de malheureux chez les spectareurs neutres mais de la frustration à Marseille et Lyon d'avoir laissé passer à chaque fois la victoire.

Heinze et sa caravane

Les ambitions nationales de l’OM ont repris consistance d’un coup d’un seul grâce à cette performance sur la pelouse du septuple champion de France. Avec un match en moins à jouer contre le PSG, Marseille peut se retrouver à un point du podium. Derrière, Didier Deschamps avait titularisé Hilton aux côtés de Diawara en charnière centrale, laissant Heinze sur la côté gauche. Malheureusement l’Argentin porte toujours sur le dos une caravane cinq places. Il a été incapable de rejoindre Sidney ‘’ TGV’’ Govou, pourtant balle au pied, sur le deuxième but lyonnais. Il est coupable d’un pressing complètement raté et trop haut qui a amené ce but. Heinze a surtout provoqué le penalty qui a amené l’égalisation lyonnaise pour le 4-4.

Et comme face à Zurich c’est le milieu de terrain a apporté des certitudes à DD. La maitrise du tempo de Cheyrou associée au peps de Koné et Abriel a permis à l’OM de jouer, vite, souvent, et de planter quelques flèches dans la défense lyonnaise. A l’image de cette frappe de Brandao sauvée par Lloris à la 53e. Cependant toutes les bonnes intentions marseillaises ne nous empêcheront pas de penser que cet OM choisit ses matches et donne son meilleur face aux gros calibres. Marseille pourra quand même bouder d’avoir dilapidé deux buts d’avance et en même temps sera soulagé ne pas avoir perdu.

Lisandro est grand

De son côté, Lyon a montré encore une fois toutes ses ressources mentales. Dans cette partie folle, Lisandro Lopez a été grand. L’Argentin a plané avec deux buts et un abattage impressionnant. Lloris a déçu, sa défense aussi c’est logique. Son duel avec Mandanda était scruté mais aucun n’a vraiment marqué de points. Lloris a pour lui une boulette que n’a pas Mandanda mais tous les deux ont sorti deux arrêts de classe. Raymond Domenech sera-t-il influencé ? Réponse dans la semaine. Mais ce dimanche soir, tout cela est passé au second plan d’une soirée de foot grandiose où chaque schéma a volé en éclats.

La rédaction - M.M.