Un OM à la mer

André-Pierre Gignac - -
Les victoires sont le meilleur terreau de préparation du match suivant. Tous les entraîneurs le disent. A Marseille, Didier Deschamps cherche depuis deux mois la solution miracle pour motiver un groupe sevré de succès en L1 depuis douze matches (8 défaites pour 4 matches nuls) et qui pointe à la 10e place (41 points). Cette semaine n’a pas dérogé à la règle après le revers à Bordeaux (2-1) qui n’a pas préparé au mieux le déplacement à Lorient, ce vendredi (21h). L’hémorragie ne s’arrête plus. Et personne ne compresse la plaie devenue béante après les déclarations de Mathieu Valbuena (« L’état d’esprit n’est plus au rendez-vous ») et de Morgan Amalfitano (« On sait qui triche »).
L’irréprochable Steve Mandanda avait déjà déploré l’absence d’un « groupe solidaire » au lendemain de l’élimination en quart de finale de la Ligue des champions. Principaux visés : certains éléments davantage concernés par leur situation personnelle que par l’agonie du collectif. Même Didier Deschamps n’a pas pris la peine de garantir un faux-semblant de cohésion. « Faire passer un projet collectif avant les projets individuels, c’est très difficile, encore plus en France, a-t-il rappelé cette semaine. Tout le monde a à y perdre. »
Deschamps : « A Bordeaux, j’ai vu des joueurs concernés »
A Lorient, sur une surface synthétique qu’ils apprécient relativement (2 victoires à Nancy et 1 nul à Lorient lors des 2 dernières saisons), les Olympiens, privés de Stéphane Mbia et d’André Ayew, devront faire parler leur orgueil. Sauver les apparences est en effet la seule chose qui leur reste à accomplir lors d’une fin de saison où ils joueront aussi un rôle d’arbitre dans la course au maintien (déplacements à Lorient et Sochaux, réception d’Auxerre). Pour tenter de regagner une bribe de confiance de supporters qui ont carrément boycotté le voyage en Bretagne.
Mais aussi pour se mettre en évidence. A défaut d’afficher une entente cordiale, le collectif reste guidé par des intérêts individuels divers : mercato, Euro… « À Bordeaux, j’ai vu des joueurs concernés qui avaient envie d’inverser la tendance, témoigne Deschamps. Mais on n’y arrive pas parce qu’on se met des handicaps en étant toujours menés rapidement. Dans notre situation, ça n’incite pas à la confiance. » « Le plus important dans le foot, c’est de se lâcher sur le terrain, a rappelé Morgan Amalfitano. Le reste, c’est de la littérature. » Le leader de la fronde sera-t-il seulement entendu ?