"Une trahison": pourquoi le prochain départ de Pocognoli pour Monaco passe très mal en Belgique

Il y a un an et demi, il était le manager des U18 des Diables Rouges. Dans quelques heures, il s’installera officiellement sur le banc de l’AS Monaco, actuel 5e de Ligue 1 à trois longueurs du leader parisien. À 38 ans, Sébastien Pocognoli s’apprête à quitter l’Union Saint-Gilloise pour poursuivre son ascension express et succéder à Adi Hütter en Principauté. Un choix fort des dirigeants monégasques, convaincus que l’ancien latéral gauche a les épaules et la philosophie de jeu pour relancer une équipe loin d’afficher le niveau espéré en ce début de saison.
Pour Pocognoli aussi, le virage pris est radical. Et déjà sujet à des critiques. "On est en présence d’un entraîneur qui va quitter en pleine saison son club, celui qui l’a révélé, pour se barrer à Monaco. Je sais que le football est moderne, mais si je suis supporter de l’Union Saint-Gilloise, je suis dégoûté. En termes de valeur, ça ne me plaît pas du tout. C’est une trahison. Je trouve ça dégueulasse qu’un entraîneur parte en pleine saison. Les joueurs partent dans le cadre du mercato. Là, humainement, c’est ouf", a taclé Daniel Riolo ce jeudi dans l’After Foot sur RMC.
Un avis partagé par Walid Acherchour dans Génération After. "Je ne comprends pas son choix d’aller à Monaco. Je ne comprends pas ces coachs qui quittent des clubs en pleine saison. L'Union Saint-Gilloise est en tête de son championnat et est en Ligue des champions. Si c’est seulement une question financière... Graham Potter avait quitté Brighton pour Chelsea (après six journées de Premier League en septembre 2022, NDLR), regardez sa carrière aujourd’hui. Regardez aussi Ruben Amorim qui a lâché le Sporting (en novembre 2024, NDLR) pour Manchester United... Je trouve tout ça étonnant."
"Les supporters ne comprennent pas pourquoi il part"
Lui plaide pour la mise en place d’un "mercato de coachs, comme pour les joueurs", pour éviter ces situations. "Et je ne suis pas d’accord avec l’argument de ceux qui disent que le train pour Monaco ne passe qu’une fois", a-t-il appuyé. Notre consultant Kévin Diaz se montre bien plus indulgent: "Ruben Amorim a certainement multiplié son salaire par 25 en allant à Manchester United. Bien sûr que c’est aussi financier pour Pocognoli! En Belgique, ils ont un salary cap. Monaco, ça ne se refuse pas. Je ne peux pas le lui reprocher."
En plus de Pocognoli, l’Union Saint-Gilloise devrait perdre son adjoint Kévin Mirallas, lui aussi en partance pour l’ASM, et se retrouve donc en quête d’un nouveau staff alors que l’équipe pointe en tête de la Pro League après dix journées. "C’est la première fois qu’un entraîneur de l’Union s’en va en pleine saison. On a sondé les supporters de l’Union, le mot qui revient c’est la frustration. Ils ne comprennent pas pourquoi il part. Pour certains, oui, c’est une trahison", a exposé dans l’After Foot François Garitte, journaliste belge suiveur de l’Union Saint-Gilloise pour la Dernière Heure.
Devenu champion de Belgique la saison dernière pour sa première expérience en tant qu'entraîneur principal d'une équipe pro, Pocognoli avait fait le choix de rester cet été, avec l'idée de quitter librement le club à l'issue de cette saison. "Une deuxième année est toujours un challenge. Rester était logique car j’ai envie de continuer à progresser, et de faire une meilleure saison encore. Il va falloir confirmer en tant que champion. On a un statut à élever et il faudra gérer cette attente. Mais je suis en tout cas très motivé à l’idée d’encore repousser les limites", disait-il encore début juillet. C'était avant de se laisser séduire par le projet monégasque.