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Wallemme : « On ne va pas s’embrasser sur la bouche »

Jean-Guy Wallemme

Jean-Guy Wallemme - -

L’entraineur de l’AJ Auxerre, dernier de Ligue 1 à trois points du premier non-relégable (Brest), a parfaitement conscience que décrocher le maintien serait un exploit. Il était l’invité de Luis Attaque ce mardi sur RMC.

Jean-Guy, pensez-vous pouvoir réussir l’exploit de maintenir l’AJA en L1 ?

C’est clair, ça va être un exploit. J’ai accepté le challenge, malheureusement pour Laurent (Fournier), qui a eu de grosses difficultés. Le président Bourgoin l’a soutenu tant qu’il a pu. Il y a eu des images qu’on n’aime pas trop voir dans le football, avec les supporters qui se sont un peu révoltés. Pas forcément contre Laurent mais par rapport à ce qu’il se passait au club. Comme le président Bourgoin m’avait tendu la main pour la sélection du Congo, dont il s’occupe aussi un peu, je lui ai rendu la pareille. Même si le challenge n’est pas facile.

Quelles ont été les premières choses à faire ?

On a l’habitude de dire qu’il faut laver les têtes, avec un regard neuf. Ce qui m’intéressait, c’est ce qu’on allait mettre en place et faire ensemble. Même s’ils avaient peut-être fait de bonnes choses, elles étaient lointaines. Et puis retrouver de la confiance. Il fallait remettre les têtes à l’endroit pour parler d’un projet de jeu et mettre en place une méthode. C’est ce qu’on a fait depuis 15 jours. Ce n’était pas facile sur le premier match à Toulouse (défaite 1-0). Même si ce n’était pas une excuse, on n’avait pas tout notre effectif. Il y avait quatre suspendus et Olivier Kapo qui était blessé. On a fait une prestation honnête là-bas. On avait mis les fondations en place. Il fallait s’appuyer là-dessus contre Valenciennes (2-0).

Pour les deux prochaines journées, l’AJ Auxerre va à Lyon puis reçoit le PSG…

L’échéance est compliquée, on le sait. Il faudra créer des exploits. Et d’autant plus que les matchs nuls ne font pas avancer. Dans l’urgence de résultat actuelle, je savais très bien qu’il fallait qu’on gagne un minimum de matchs. Dans le tableau de chasse, on sait que ce ne sera pas forcément contre Lyon et le PSG (futurs adversaires de l’AJA, ndlr). Derrière, il ne restera que six matchs. On est dans l’obligation de prendre des points, forcément.

« Il y a certainement un problème de talent »

Vous demandez-vous comment l’AJA peut être lanterne rouge ?

Il y a toujours des raisons quand on est 20e. Il y a certainement un problème de talent, de confiance, d’homogénéité, d’état d’esprit. Le début de saison a peut-être voilé la face à pas mal de monde. Ils étaient sur un nuage, notamment le petit (Alain) Traoré, qui fermait les yeux et qui marquait. Il a du talent mais aujourd’hui, il est dans le doute. Il a besoin des autres. Il est encore jeune. Et puis la blessure d’Adama Coulibaly a perturbé le groupe, même si ça a permis au petit (Willy) Boly de percer. Il y a un enchainement de choses. Il faut retrouver la confiance. Ça passe par le travail au quotidien. On ne va pas s’embrasser sur la bouche tous les jours. Il faut faire abstraction des ego. Et se dire qu’on a un gros truc à jouer, même si ça va être difficile.

Votre avenir passe-t-il par Auxerre la saison prochaine ?

Je me suis engagé sur cette mission. On a été très clair avec le président Bourgoin. J’ai une autre mission avec l’équipe nationale du Congo. Le Congo, j’y penserai au mois de juin parce qu’on aura trois matchs (en éliminatoires de la CAN 2013, ndlr). D’ici là, il s’agira de se concentrer sur le projet de l’AJA. Quand je suis arrivé, j’ai voulu parler à Laurent. Je ne savais pas combien j’allais gagner. Je me suis vraiment concentré. On a besoin de toute notre énergie. Et on verra le 20 mai (date de la fin du championnat).