Wantiez : « Ceux qui ne sont pas pro iront avec les amateurs »

Pierre Wantiez, le président de Grenoble, a la dent dure avec certains de ses joueurs, très mauvais contre Rennes (0-4). Il réagit également aux débordements en tribunes au stade des Alpes.

Pierre Wantiez, Mecha Bazdarevic est-il menacé après ce revers face à Rennes (4-0) ?
Pas du tout, je sais qu’il est de bon ton que lorsqu’on accorde toute sa confiance à un coach que ce soit la dernière étape avant le renvoi mais je vais vous décevoir, il a toute notre confiance. Il sera là la semaine prochaine, la semaine suivante, etc.

Quelle est sa part de sa responsabilité dans ce qui se passe ?
Peut-être comme la mienne. Peut-être qu’on s’est trompé sur certains joueurs en terme de valeur sportive, d’autre en terme de valeur humaine. Peut-être que dans la préparation on n’a pas bon. Est-ce que c’est la faute du coach si Rooney chope Cesar à Wembley ? Pas sûr. Est-ce que c’est la faute du coach s’il y a une épidémie de grippe A ou si Tadic se blesse ? On ne serait pas dernier pas si on avait été parfait. On a été mauvais sur certains aspects mais si Grenoble est en Ligue1, i la une large part de responsabilité. Je ne serai pas de ceux, même si l’actionnaire est en phase avec ce que je dis, qui changeront d’entraîneur

Est-ce que les joueurs vous ont déçu ?Je ne juge pas que les prestations sportives. Je laisse ça à Mecha. Ce qui me dérange beaucoup c’est de voir le décalage entre le discours des joueurs et les prestations qu’ils affichent sur le terrain. Je ne mettrai pas de noms. La moindre des choses c’est d’avoir une conversation avec eux. Il n’y en pas un mais il n’y en a pas cinq non plus. Si un joueur ne veut pas se comporter comme un pro il ira avec les amateurs. Il y a la cour des grands et celle des petits. Pour jouer avec les grands il faut se comporter comme un grand. Moi des joueurs qui considère que ce qui est bon c’est d’arriver à 9h10 alors que l’entraînement est prévu à 9h… Il faut leur remettre les pieds sur terre à ceux qui ne font pas l’effort de venir aux opérations de communication.

Que vous ont inspiré les événements en tribunes ?De la tristesse. Les joueurs n’ont pas besoin de ça. Ils sont abattus mais pas résignés. Il y avait une ambiance terrible dans le vestiaire. Ce n’est pas là qu’on doit être lâché par ceux qui sont supposés être les plus proches. C’est de la bêtise, il y a des comportements de petit voyou. Balancer des projectiles sur quelqu’un qui ne peut pas les voir arriver. Qu’est ce qu’ils ont fait pour être canardés come des boîtes de conserve au ball-trap. Vous avez vu la taille de certains pétards ! Si quelqu’un en prend un je ne suis pas sur qu’il est là pour en parler. On peut me raconter ce que l’on veut, la violence n’est pas une forme de festivité.

Le club risque gros...
Oui et c’est à se demander si ce n’est pas la volonté de certains de faire sanctionner le club pour faire pression sur le club. C’est perdu d’avance.

Comment les fumigènes ont pu rentrer ?
Vous savez certains font la taille d’un stylo bille. Le directeur de la sécurité de Nice avait fait la démonstration en passant des portiques d’aéroport avec deux énormes pétards agricoles. Vous masquez ça dans votre poche. On ne va pas déshabiller les spectateurs pour les faire rentrer dans le stade. Il faut faire confiance à l’intelligence humaine. On avait joué notre rôle en facilitant l’anniversaire des RK. Je ne pense pas que ce soit le groupe des RK en tant que tel. Ce sont des membres avec eux. Ce sont des gens pour qui le foot est un exutoire. On a déposé plainte et la vidéo surveillance a permis d’identifier plusieurs personnes. J’espère qu’on pourra les interpeller et qu’on ne les verra plus au stade.

La rédaction - Edward Jay à Grenoble