Zenden sauve l'OM

Dominés par Lille, les Marseillais ont égalisé dans les derniers instants grâce à un coup-franc de Bolo Zenden (2-2). L'OM revient de loin.

Marseille n'assume pas. Alors qu'ils avaient encore une fois la possibilité de profiter de la contre-performance lyonnaise hier face au PSG (0-1), les Olympiens ont failli s'incliner à domicile contre Lille. Largement dominés en première période, les joueurs de l'OM ont réduit le score en début de seconde mi-temps et ont arraché l'égalisation à la 92ème minute grâce à Bolo Zenden (2-2).

Il aura manqué au moins trois éléments aux Marseillais ce dimanche soir : la justesse technique, l'impact physique, et la rigueur défensive. Des arguments dont le LOSC de Rudy Garcia a fait étalage dans une première période très aboutie. Les Dogues étaient ressortis frustrés de leur match à Paris (défaite 0-1), où ils s'étaient montrés beaucoup trop timorés. Ils sont entrés d'une toute autre manière dans la rencontre au Vélodrome. Mordants, puissants, habiles balle au pied, les Nordistes ont mis au supplice une équipe marseillaise qui a encore une fois affiché son incapacité à défendre en bloc, et jamais à l'abri d'une erreur individuelle.

Une première mi-temps de folie du LOSC

On joue à peine depuis 45 secondes lorsque le jeune Eden Hazard, 17 ans, décoche une belle frappe, bien captée par Steve Mandanda. Les Lillois confirment rapidement ce début de match tambour battant. Après une tête de Vittek une nouvelle fois arrêtée par le portier marseillais, les Lillois ouvrent logiquement le score par Adil Rami. Sur un corner de Bastos, le défenseur central, qui échappe à la vigilance de Zubar et Cana, place une tête à bout portant. Mandanda est battu (0-1, 11ème). Marseille s'en remet à des coups d'éclat individuels (Samassa à la 12ème, Niang sur une superbe frappe lointaine qui heurte la transversale à la 25ème), mais est dominé. A la 35ème minute, Mandanda réalise une double parade miracle sur des frappes de Balmont et Vittek. A peine deux minutes plus tard, Lille fait cette fois le break, suite à une mésentente entre Zubar et Mandanda. Bastos, opportuniste, peut pousser la balle dans le but vide (0-2, 37ème).

A la recherche de la charnière centrale perdue

Les Marseillais rejoignent leur vestiaire sous la bronca du Vélodrome. On imagine que le discours d'Eric Gerets à la pause n'a pas dû être plus tendre. Koné et Taiwo font leur entrée, à la place de Kaboré et Erbate. Et dès la 47ème, l'OM réduit le score, par l'intermédiaire de Mamadou Samassa, qui inscrit son premier but sous ses nouvelles couleurs, suite à un bon centre de Laurent Bonnart. A plusieurs reprises (55ème, 64ème, 69ème), les Marseillais ont l'occasion de revenir. Ils ne saisissent pas leur chance. Les Lillois ont eux aussi à de nombreuses occasions de faire le break (Bastos 82ème, Fauvergue 83ème). Mandanda, totalement abandonné par sa défense, réussit plusieurs parades miraculeuses.

Au bout du compte, ces arrêts auront une importance primordiale : sur une dernière percussion de Ben Arfa, l'OM obtient un coup-franc idéalement placé à vingt mètres des buts lillois. Bolo Zenden, maître artificier, se charge d'exécuter la sentence (2-2, 92ème). Le match nul n'arrange aucune des deux équipes, mais a au moins le mérite d'épargner aux Phocéens une deuxième défaite d'affilée à domicile. Si le retard de l'OM (3e) sur Lyon (1er) au classement n'est pas irrémédiable (6 points), les absences récurrentes de la défense phocéenne sont elles beaucoup plus inquiétantes. Quant aux Lillois (8es), ils ont très certainement pris conscience de leurs qualités. Après s'être forgés un caractère l'an passé, ils peuvent viser le haut du tableau cette année. Ce soir, ils ne sont qu'à trois points de Marseille.

La rédaction - Sylvain Mouillard