Corinne Diacre, les coulisses d’un baptême

Pour son baptême du feu sur le banc de Clermont, Corinne Diacre a connu la défaite sur la pelouse de Brest, lundi, lors de la première journée de Ligue 2 (2-1). Un moment forcément spécial pour la première femme entraîneur d’un club masculin.

Un joyeux anniversaire, un bouquet de fleurs, une belle ovation et une curiosité bienveillante. La première soirée de Corinne Diacre sur le banc clermontois a été riche en émotions lundi. Même si celle-ci sait très bien les cacher. Calme et souriante tout au long de sa soirée, l’ancienne internationale française est restée naturelle pendant la rencontre. Elle qui ne souhaitait pas mobiliser l’intérêt sur sa personne mais plutôt sur l’aspect sportif.

Arrivés à l’hôtel dimanche, ses joueurs ont souhaité un bon anniversaire à leur nouvelle « entraîneure », comme elle souhaite être nommée. Sobrement vêtue d’une veste grise et d’un pantalon beige, elle a rejoint le stade deux heures avant le coup d’envoi de la rencontre, fixé à 20h30. Quelques moments avant l’heure fatidique, le public l’a accueillie chaleureusement. Les quelques 10 000 spectateurs du stade Francis-Le Blé se sont levés à l’unisson pour une belle ovation. Le club, aussi, avait décidé de marquer le coup. L’entraîneur adverse Alex Dupont est venu à sa rencontre pour lui offrir un bouquet de fleurs. Le dernier cadeau d’anniversaire pour sa première dans son nouveau costume.

Calme malgré la défaite

Ses joueurs ne sont en effet pas parvenus à lui offrir une victoire en terre brestoise, malgré l’ouverture du score de Sawadogo dès la 8e minute. Qu’importe, Corinne Diacre était satisfaite de ses hommes à l’issue de la rencontre, fière de ce qu’ils avaient fait. La coache ne s’est levée que quatre fois de son banc pour questionner quelques décisions arbitrales controversées, comme le carton jaune distribué au buteur auvergnat (44e). Ses joueurs, eux, n’ont pas reçu énormément de consignes durant la partie. Légèrement énervée que les journalistes qui lui posent inlassablement les mêmes questions, Diacre a préféré tempérer l’engouement autour de sa personne.

« Ce n'est pas pesant, mais c'est fatigant de toujours répondre aux mêmes questions, a-t-elle confié aux micros après sa première. Et je n'ai pas forcément de réponse, c'est ça qui est un petit peu difficile pour moi, parce que ces questions je ne me les pose pas. » Comme l’a souligné l’entraîneur brestois à l’issue du match, son club a battu Clermont et pas Corinne Diacre. Mais l’engouement médiatique n’est pas encore fini pour la seule femme à la tête d’un club pro français. « Il me reste la première à domicile (vendredi face à Auxerre), a conclu l’intéressée dans un soupir. Après ça, je serai un peu plus tranquille, je pense… »

AD (avec XG)