Ligue 2: au Paris FC, "on ne parle jamais du PSG, le derby c’est le Red Star"

Plus de 15.000 supporters sont attendus au stade Charléty pour le derby francilien ce samedi entre le Paris FC et le Red Star en Ligue 2. Grâce aux moyens colossaux des nouveaux propriétaires, le monde du football rêve d’une rivalité avec le Paris Saint-Germain. Mais le Paris FC en "est encore loin" selon le coach Stéphane Gilli. Avec trois défaites sur les quatre derniers matches de championnat, le PFC traverse une zone de turbulence. Le derby face au Red Star, "le plus chaud de Ligue 2" selon les supporters parisiens, est la meilleure occasion pour relancer la machine.

La défaite 3-1 à Metz du week-end dernier fait encore mal à la tête des Parisiens. "Si on veut aller plus haut, il faut donner plus" prévient l’entraîneur Stéphane Gilli. "Le manque de réussite, ça va deux matchs. Après, il n’y a plus d’excuses ou de manque de chance. Il faut provoquer, sortir de sa zone de confort." Le derby Paris FC–Red Star tombe donc à point nommé pour relancer une machine grippée, bousculée par la pression médiatique depuis le rachat du club par la famille Arnault. Le milieu Maxime Lopez, tête d’affiche du projet, le concède sans filtre. "On ne va pas se mentir, évidemment il y a plus de pression. Si on avait dit à mon frère (Julien Lopez) quand il est arrivé il y a sept ans que Jurgen Klopp allait venir à Charléty, il n’y aurait pas cru. On est plus regardé, on est l’équipe à abattre, mais je trouve que ça bosse bien."

Plus de 15.000 fans attendus, proche du record du PFC en L2

Le staff et notamment le coach Stéphane Gilli conserve la confiance des dirigeants avant ce match capital pour remobiliser les troupes. "Il n’y a pas meilleur match pour se relancer. Les supporters attendent beaucoup de ce match. La meilleure réponse à notre défaite à Metz, c’est de gagner ce derby." Le soutien en faveur du Paris FC grandit en effet, depuis la mise en place de la gratuité des billets la saison dernière et bien sûr depuis le rachat. Plus de 15.000 supporters garniront les tribunes de Charléty pour se rapprocher du record d’affluence, qui date de la saison dernière contre l’AS Saint-Etienne avec 17.358 spectateurs. Maxime Lopez, l’ancien de l’OM, se régale d’avance. "Savoir qu’on attend autant de monde, ça fait plaisir. J’avais bien aimé le match aller à Bauer, il y avait une belle ambiance, sans animosité. C’est un match important, au-delà même du derby, il faut prendre les trois points."

"C’est plus qu’un derby pour moi, c’est un PSG-OM"

Si le derby aller à Saint-Ouen s’est déroulé sans encombre et sur une victoire parisienne 3-1, les autorités surveillent malgré tout ce match de près. 300 supporters du Red Star devraient faire le très court déplacement. Maxence, capo des ultras Lutetia (groupe de supporters du PFC qui compte 200 membres), explique cette "vraie rivalité".

"Elle existe depuis longtemps dans les catégories de jeunes notamment. Puis des supporters ont apporté leur grain de sel et c’est devenu un vrai affrontement entre deux clubs qui, avant l’arrivée de monsieur Arnault, avaient un budget équivalent, proches géographiquement. Ça reste chaud, c’est le match le plus à risque en Ligue 2 je pense." Nicolas, supporter parisien depuis 2016, confirme. "C’est plus qu’un derby, c’est un PSG-OM pour moi, le match à ne pas perdre. Les supporters du Red Star, ils ne veulent pas qu’on monte." Malgré tout, les relations sont bonnes et cordiales entre les deux clubs et les présidents. Le Paris FC reste attentif à la sécurité mais n’a pas pris de dispositions exceptionnelles pour ce match.

Le PSG? "On est loin du Parc des Princes et de leur niveau" temporise le coach

La rivalité Paris FC–Red Star revit cette saison après cinq saisons des Audoniens en National 1. Et c’est le seul derby qui compte pour le club aujourd’hui. Sans penser une seule seconde à une potentielle rivalité avec le Paris SG. C’est d’abord le propriétaire Antoine Arnault qui avait prévenu dès le début. "Je suis supporter du PSG depuis que j’ai 12 ans. Je respecte beaucoup Nasser Al-Khelaïfi et il n’est pas question de se comparer." Le coach Stéphane Gilli confirme que le duel PSG–PFC est encore un fantasme. "On ne parle jamais du PSG ici. On les a regardés à la télé hier (contre Manchester City en Ligue des champions) et on est loin du Parc des Princes et de leur niveau. Construire un club, c’est long. Aujourd’hui, le derby c’est le Red Star. C’est notre quotidien, tout le monde est focalisé là-dessus. La route est longue. Ce qui importe c’est de remporter les trois points."

Aurélien Tiercin