Matches truqués en Ligue 2 : les présidents entre déception, surprise et humour

Daniel Masoni (Troyes) - AFP
Les présidents des clubs de Ligue 2 et de divisions inférieures avaient rendez-vous ce mercredi matin à Aix-en-Provence pour assister au tirage au sort du 8e tour de la Coupe de France. Mais les discussions n’ont pas vraiment tourné autour des affiches du jour. Tout le monde avait évidemment en tête l’affaire des matches truqués qui ébranle le football français ces dernières heures. Et chacun à son point de vue sur ce scandale qui semble s’articuler autour du club de Nîmes.
« Ça me choque et ça me chagrine, glisse Gilles Dubois, le boss de Sedan (CFA). C’est quelque chose qui est à réprouver. Après, savoir si c’est avéré ou pas, c’est la suite de l’enquête qui le dira. Mais, à partir du moment où c’est déjà dans la colonne des faits divers, ce n’est pas bon. Si ces faits étaient avérés, je crois que le président Thiriez en a parlé, c’est sûr que c’est gravissime parce qu’on touche à l’essence même du sport. Si on commence à tripatouiller et à magouiller, c’est pourri ! Mais je pense que c’est à l’image du reste. On n’a pas non plus à s’auto-flageller quand vous voyez ce qu’il se passe en politique… »
« On a compté les présidents pour savoir qui étaient en prison »
Certains, à l’image de Daniel Masoni, sont plus dubitatifs et attendent de connaître les conclusions de l’enquête avant de s’émouvoir. « Je trouve que ça fait beaucoup de bruit pour l’instant, observe le président de l’ESTAC. C’est dommage pour l’image du football qui ne le mérite pas. Maintenant, je ne juge pas parce que la présomption d’innocence existe et il faut faire très attention. Il faut être très prudent et surtout ne pas réagir à chaud sur ces sujets-là. Moi, ce qui m’a choqué aussi, c’est de sortir ça le jour du match de l’équipe de France à Marseille. Est-ce que le foot est visé ? Je ne sais pas, on verra bien. Il faut laisser faire les choses et attendre vraiment que ça se confirme ou pas. »
Et puis, il y a ceux qui préfèrent dédramatiser en maniant l’humour. Pour détendre l’atmosphère. « Entre nous, on en a rigolé, on a compté les présidents pour savoir qui était en prison ou pas, sourit Jean-Luc Mingallon, le dirigeant de Marseille Consolat (National). Mais on l’a fait pour plaisanter. Il ne faut pas en faire un drame. Il y a des millions de licenciés en football, ces histoires représentent 0,1 % du nombre de matchs qui se disputent en France. Ça va, il ne faut pas en faire une affaire d’Etat ! »