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Michy : « Diacre ? La pression est sur les entraîneurs d’en face »

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Brest reçoit Clermont ce lundi (20h30) en clôture de la première journée de L2. Sur le banc auvergnat : Corinne Diacre, la première femme entraîneur d’un club pro en France. Son président, Claude Michy, était l’invité de l’Intégrale Sport.

Claude Michy, entre l'arrivée et le désistement d'Helena Costa pour le poste d'entraîneur, puis la venue de Corinne Diacre sur le banc, Clermont a fait le buzz tout l'été ?

Il faut bien que les journalistes s’occupent de temps en temps quand ils n’ont pas de choses trop intéressantes à raconter… C’est une boutade, mais effectivement, ça a déclenché un mouvement médiatique de façon un peu démesurée.

Avez-vous parlé à Corinne Diacre avant cette première ? Est-elle nerveuse ?

Ça a l’air de bien aller. Personnellement, je ne suis pas à Clermont en ce moment. Je suis dans mes montagnes et je la laisse travailler tranquillement avec ses joueurs. L’influence d’un propriétaire de club est quand même limitée. On va rentrer dans la partie sportive, c’est aux sportifs et celle qui les dirige de s’exprimer. Je ne me mêle pas du tout de ça car je n’ai aucune compétence sur le sujet. Je préfère laisse cela à ceux qui en ont.

Vos joueurs ont-ils été agacés de répondre à beaucoup de questions sur le sujet ?

Pas du tout. Au contraire, ils étaient presque frustrés de ne pas avoir de femme entraîneur quand il y a eu le souci avec Helena Costa. Tout est très fluide, tout se passe bien. Je les sens même peut-être plus concentrés qu’avec un garçon. C’est une chose intéressante. On est un peu un laboratoire mais il faut bien que les gens débutent un jour.

« Elle inspire le respect à ses joueurs »

Vous avez choisi Corinne Diacre après le désistement d'Helena Costa. Vouliez-vous absolument voir une femme sur le banc de touche ?

Je trouve que c’est intéressant d’essayer des choses un peu différentes. Aujourd’hui, vous avez beaucoup de femmes à des postes à responsabilités dans tous les domaines. Le football est une chose très médiatique donc ça a déclenché beaucoup de commentaires et les gens attendent de voir ça. Mais pour moi, la pression n’est ni sur Clermont ni sur Corinne Diacre. Elle est plus sur les équipes et les entraîneurs d’en face. Comment vont-ils approcher cela ? Souvent les coaches se parlent fort sur le bord de la touche. Quelle va être la réaction des entraîneurs masculins ? Cela peut un peu perturber les rapports. Mais pour moi, un entraîneur féminin, c’est avant tout de la compétence. Corinne Diacre est diplômée, elle a 120 sélections en équipe de France (121 exactement, ndlr), où elle a été adjointe de Bruno Bini. Elle a un palmarès assez étonnant et un vécu. A partir de là, elle inspire le respect à ses joueurs et à son entourage. Et puis ça ne reste que du sport...

Ce choix était-il surtout un coup de pub ?

Tout le monde a pris ça pour un moyen de communication car le monde est très formaté. Peu importe le domaine, dès que vous sortez du format habituel, on considère que c’est un coup de communication. Les moyens techniques et technologiques de l’information moderne font le reste. En réalité, ce sont les médias qui se sont emparés de ce sujet. C’est la conséquence mais ce n’est pas du tout le but de l’opération.

Comment appréhendez-vous cette expérience à la veille du premier match officiel, lundi à Brest ?

Ce sont les résultats qui vont être importants. Et je ne suis pas du tout inquiet sur ce qui va se passer. Il faut toujours donner du temps au temps même si c’est un monde où tout le monde est pressé. Mais on a le soutien des supporters, de la ville, des partenaires du club. On n’est pas tout seul. Ce club est une famille et il y a beaucoup de gens autour.

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