Nantes-Monaco, chefs d'oeuvre en péril

Waldemar Kita - -
Nostalgie quand tu nous tiens. Il y a un peu plus de dix ans, Nantes décrochait le dernier de ses huit titres de champion de France (2001) et succédait au palmarès à Monaco (2000). Les deux derniers champions avant l’hégémonie lyonnaise (de 2002 à 2008) se retrouvent ce vendredi (20h) pour un choc anonyme de Ligue 2. Pour Nantes, neuvième et en Ligue 2 depuis trois saisons, et Monaco, lanterne rouge après sa relégation la saison passée, les temps ont changé. L’affiche fait le buzz mais ne constitue pas un choc. Les rencontres entre Clermont (1er) et Reims (2e) d’un côté, Guingamp (3e) et Bastia (4e) de l’autre, revêtent davantage d’enjeu sportif.
Le premier match retransmis par Canal + en 1984
Si la Beaujoire devrait être bien garnie pour ce choc qui pèse quinze titres de champions de France, les deux mastodontes du football français ont perdu de leur aura. Celle-là qui leur avait permis de récolter les honneurs de Canal + pour le premier match retransmis par la chaine cryptée le 9 novembre 1984. « Pour la première fois la télévision rentrait dans nos vestiaires, se rappelle Robert Budzynski, directeur sportif du FCN de 1970 à 2005. Le pauvre Charles Biétry (alors directeur des sports de Canal+) avait eu la malencontreuse idée de rentrer dans nos vestiaires. Bien que nous ayons gagné, il avait été repris manu militari par Jean-Claude Suaudeau (entraîneur à l’époque) qui l’avait mis dehors en lui faisant comprendre que les vestiaires étaient uniquement fréquentables par les sportifs et non par la presse. Cela a évidemment changé depuis. »
La situation économique des deux clubs a également évolué. Alors que le Prince Albert II pourrait ouvrir sa porte à un investisseur russe, Dmitry Rybolovlev, Waldemar Kita, le président nantais, réfléchit toujours à la mise en vente de son club. Depuis l'arrivée du Franco-Polonais, de nombreux investisseurs se sont intéressés à la reprise du club. Le dernier épisode remonte à mai 2011 avec le duo Moulin-Campora. Si le prix d'achat (10 millions environ) n'est pas un obstacle, le coût de fonctionnement décourage les repreneurs potentiels. Une remontée en Ligue 1 pourrait redonner un pouvoir d’attraction. En attendant, les deux ex-monstres du football français ont encore du chemin à parcourir pour retrouver de leur superbe.