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Anderlecht-PSG : Avant le match, le « fight » ?

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En conflit depuis 1992, des franges virulentes de supporters du PSG et d’Anderlecht se sont données rendez-vous pour une bagarre organisée qui devrait avoir lieu ce mardi, veille du match de Ligue des champions entre les deux clubs.

Ah, les matches de Ligue des champions… Du beau jeu, du spectacle sur la pelouse, des stars du ballon rond, la petite musique à l’entrée des équipes. Pour le spectateur lambda, les joutes européennes sont toujours synonymes de plaisir. Mais pour d’autres, elles sont prises au pied de la lettre. Avec le mot « joutes » dans son sens premier, côté Moyen Âge en moins (encore que...). Prenez certaines franges de supporters du PSG et d’Anderlecht. Ce mardi, veille de rencontre entre les deux clubs en C1, ces dernières ont ainsi pris rendez-vous, à une heure et un lieu communiqués aux deux parties au tout dernier moment, pour un « fight », bagarre organisée à peine longue de quelques minutes avec des règles précises comme l’interdiction de frapper quelqu’un au sol.

D’un côté, des anciens de la tribune Boulogne du Parc des Princes, peut-être renforcés par des hooligans de pays de l’Est (Russie, Pologne ou Serbie). De l’autre, leurs homologues d’Anderlecht, les Brussels Casuals Service (BCS), qui pourraient avoir le renfort de supporters néerlandais de l’Ajax Amsterdam, Feyenoord ou Twente. Entre les deux, un contentieux qui remonte à des incidents ayant émaillé un match de Coupe de l’UEFA en novembre 1992. Et des leaders en contact depuis plusieurs semaines pour organiser une « rencontre » qui devrait avoir lieu loin du centre-ville de Bruxelles.

Interpellations préventives en Belgique

« Des indications nous laissent à penser qu’une bagarre serait organisée la veille ou le jour du match, explique Antoine Boutonnet, patron de la division nationale de lutte contre le hooliganisme. On va tout faire pour l’éviter. Depuis le tirage au sort, on travaille avec nos collègues belges pour collecter du renseignement. Des policiers français iront en Belgique, notamment pour identifier les personnes qui seraient interdites de stade chez nous ou qui correspondraient à une frange de supporters radicaux. Et si la bagarre se passe, toutes les interpellations qui seront faites auront des répercussions en France : nous interdirons de stade l’intégralité des personnes concernées par des événements de ce type. »

Les autorités belges ont, elles, déjà pris plusieurs arrêtés pour effectuer des interpellations préventives (la loi locale le permet même pour des personnes pas prises en flagrant délit). Et tous les accès routiers, ferroviaires ou aériens seront surveillés. Sans oublier un hélicoptère qui survolera la ville et ses environs. « Lorsque deux noyaux durs veulent se rencontrer, ils trouvent des prétextes, philosophe Philippe Boucar, commissaire de police à Anderlecht spécialisé dans le football. Ici, c’est le contentieux qui date de 1992 entre ces deux noyaux durs. Pour nous, il ne faut pas se précipiter, ne pas tomber dans la psychose, mais tout analyser, tout recouper. On a des bons renseignements, à nous d’essayer de les appliquer sur le terrain. Mais Bruxelles n’est pas en état de siège. » Pas encore, peut-être.

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A.H. avec L.B. et J.Bo.