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Ayew : « A moi de prendre mes responsabilités »

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EXCLU. Pour la première fois depuis la fin du mercato, Ayew se confie à RMC Sport et revient sur son choix de rester à l'OM malgré les offres venues de l’étranger. A la veille d’affronter Arsenal, il évoque aussi ses souvenirs en Ligue des champions.

André, que représente pour vous la Ligue des champions ?

C’est quelque chose de différent. C’est la meilleure compétition qui existe, très compliquée, très difficile à jouer. Ça reste le rêve ultime d’aller loin dans cette compétition.

C'est également un parfum particulier...

La veille du match, quand tu arrives à l’entrainement ou au stade et tu vois qu’il y a beaucoup de journalistes, tu sais que tu bascules dans une autre dimension. Un moment, tu prends l’habitude. Tu sens que tu rentres dans la cour des grands. Il faut tout faire pour être au niveau. Après, lorsque tu rentres sur le terrain et que tu entends la musique juste avant le match, c’est quelque chose d’énorme et de formidable. Cette musique fait rêver tout le monde depuis des années. C’est une musique unique. J’ai eu la chance de jouer cette compétition en étant très jeune, à 17 ans. Ça fait longtemps que je connais cette compétition. Il reste de très bons souvenirs.

Quel est votre meilleur souvenir ?

Ça reste mon premier match à Porto en 2007. C’est ma première titularisation en pro. Je ne me rendais pas compte de ce qu’il m’arrivait. Pour moi, c’était formidable. Sur le coup, c’était peut-être un peu normal à mes yeux car je m’entrainais avec les pros. Mais quand on y pense, faire son premier match pro en tant que titulaire à 17 ans, c’est unique.

Quand avez-vous compris que vous alliez débuter ?

La veille du match, Eric Gerets fait une mise en place et je me vois avec Mamadou Niang et ce qui ressemble aux titulaires. Je me dis : ‘’Non, ce n’est pas possible. Il doit mélanger l’équipe.’’ Le lendemain, je vois dans la presse que je joue et finalement, quand il fait l’équipe, je vois que je débute le match. Ça m’a surpris.

« Labrune m'a fait sentir que j'étais important »

Six ans et deux prêts plus tard, vous êtes toujours là... Dans la peau d'un cadre...

Par rapport à mes années ici, j’ai peut-être cet avantage d’être un cadre. J’ai donné tout ce que j’avais pour avoir cet avantage. Maintenant, je dois le garder. Pour cela je ne dois pas me reposer sur mes lauriers. Il faut travailler davantage et progresser sur mes faiblesses. Pas que dans les statistiques.

Vous sentez-vous l'âme d'un leader ?

Je ne peux plus me cacher derrière les responsabilités du club. Depuis l’an dernier, je fais partie des cadres. C’est donc à moi de prendre mes responsabilités. Quand ça va, ça va et lorsque ça ne va pas, il faut se regarder dans une glace et faire son autocritique, discuter avec les autres et mettre les choses au clair. Ça fait 2 ans que je tiens ce rôle. Lorsque l’on est jeune, on rêve d’être un jour le cadre d’un vestiaire de club comme l’OM. Si j’ai l’opportunité de l’être à mon âge, c’est une bonne chose pour moi et je travaille pour devenir encore plus important.

Les rumeurs de départ sont donc derrière vous ?

C’est souvent une période délicate. Ça l’a été pour moi cette année. Il y avait pas mal de contacts mais je sais que j’ai fait le bon choix en restant à l’OM. Je ne peux pas nier qu’il y est eu des contacts mais j’ai discuté avec le président (Vincent Labrune) pour savoir si je devais accepter ces offres-là ou non. Il m’a fait sentir que j’étais important au club, qu’il me restait encore des choses à faire ici. Je n’ai jamais eu encore l’idée de partir. Maintenant, c’est vrai qu’au moment où des offres arrivent, tu te poses des questions et tu réfléchis. Et parfois, tu sens que peut-être tu n’es pas respecté à ta juste valeur ou que des critiques te viennent alors qu’elles sont injustifiées à tes yeux. Cela fait un moment que je suis là et j’ai l’expérience de ces situations. Tout cela est maintenant secondaire pour moi.

« Un exploit d'être dans les deux premiers »

Et aujourd'hui, vous vous apprêtez à retrouver l'ambiance de la Ligue des champions...

Je pense que les supporters sont très contents. La saison dernière, il n’y pas eu la Ligue des champions. En plus, c’est un gros match contre Arsenal, une grosse équipe. J’espère que nous aurons cet engouement, que ce soit le L1 ou Ligue des champions parce que je pense que nous en aurons davantage besoin en championnat qu’en Coupe d’Europe.

Serait-ce un exploit de se qualifier ?

Ça serait un exploit d’être dans les deux premiers. On a notre petite chance parce qu’on est une bonne équipe. Quelques joueurs connaissent cette compétition. Il faudra se surpasser, être à 120% et avoir aussi un peu de réussite. Tout est possible, mais si on passe, c’est un exploit.

Comment jugez-vous vos adversaires ?

Arsenal est une grande équipe. Ils possèdent de très bons joueurs comme Giroud, Özil, Walcott ou Wilshere. Ce sont des garçons qui ont l’habitude de jouer la Ligue des champions depuis des années. Quand on parle de Dortmund, on se souvient de leur finale de l’an dernier. Ils n’ont changé que 2 joueurs. Quant à Naples, depuis le début de la saison, il me semble qu’ils ont tout gagné. Higuain, Callejon, Hamsik, Albiol… C’est une grosse équipe qui évolue dans une ambiance de folie. Comme le Borussia. Les Gunners ce n’est pas pareil. Ils ont un très beau stade avec une belle ambiance mais ce n’est pas la même ferveur que nous ou que les deux autres. Ces trois équipes sont favorites.

Ces matchs sont-ils taillés pour vous ?

Tous les matchs sont les mêmes. Quand je suis sur le terrain, je me donne à fond et je donne le meilleur pour l’équipe. Quelle que soit la compétition, c’est mon métier. Je suis payé par mon club pour donner le meilleur de moi-même. La Ligue des champions reste la Ligue des champions. Il y a ce petit truc à côté, mais je dois être sur le terrain pour faire du mieux possible.

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Recueilli par Florent Germain à Marseille