Bordeaux, le test Bayern

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A la croisée des chemins. Les Girondins de Bordeaux disputent ce soir un match déterminant. En cas de victoire face au Bayern Munich, ils peuvent s’ouvrir en grand les portes des huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Une manière d’affirmer leurs ambitions européennes, un an après une campagne décevante. A contrario, un échec plongerait les champions de France dans une période de doute. Car en championnat, ils restent sur deux défaites consécutives (à Saint-Etienne et à Auxerre). Une situation qu’ils n’avaient plus connue depuis deux ans et demie. « On relativise un peu car il s’agit de deux matches à l’extérieur, nuance l’attaquant Marouane Chamakh. On est conscient d’être passé à côté. Mais on ne se focalise pas là-dessus. On va relever la tête. » En début de semaine, les hommes de Laurent Blanc se sont entraînés à huis-clos. Une séance intime au cours de laquelle ils ont remis un certain nombre de choses à plat. « On a discuté entre nous pour retrouver des bases qu’on avait un peu laissées de côté, détaille le portier Cédric Carrasso. Après, on ne doit pas non plus dramatiser. On savait qu’on pouvait perdre. Il y a toujours des enseignements à tirer lorsqu’on est dans la difficulté. C’est là qu’on apprend le plus. »
Chamakh : « On sait ce qu’on a à faire »
Mais pour que l’apprentissage soit bénéfique, les Aquitains vont devoir retrouver le chemin des filets au plus vite. « On a habitué les gens à marquer beaucoup de buts depuis le début de saison. Là, on n’a marqué qu’une fois en deux rencontres. On sait ce qu’on a à faire », assure Chamakh. A eux de le prouver ce soir face au vice-champion d’Allemagne. « Si on gagne ce match, on sera premiers du groupe, relève le défenseur Mickaël Ciani. On n’aura fait que la moitié du chemin. Mais c’est important de prendre les points le plus rapidement possible. » Pour ce faire, la formation bavaroise, actuellement sixième de Bundesliga et à la peine ces dernières semaines, apparait comme une proie idéale. « Je ne fais pas attention à ce genre de choses, balaie Chamakh. Se dire que c’est le bon moment de les prendre, ça peut nous déstabiliser et nous stresser. Au contraire, il faut voir cette équipe du Bayern comme un club prestigieux qui a remporté plusieurs fois la Ligue des Champions. On ne doit pas les sous-estimer. »
Il n’empêche, les joueurs de Louis Van Gaal se présentent en Gironde sans leurs dynamiteurs, Arjen Robben et surtout Franck Ribéry. Victime d’une tendinite au genou gauche, le Français ne devrait pas retrouver les terrains avant plusieurs semaines. Une aubaine pour les Bordelais. « C’est mieux pour nous forcément, admet Ciani. Mais même sans lui, il reste de grosses individualités dans cette équipe. Il va falloir faire attention. » Après avoir décroché un bon match nul face à la Juventus de Turin (1-1) et battu le Maccabi Haifa (1-0), les Girondins dégagent une nouvelle assurance sur la scène continentale. « On est moins timide, confirme le milieu de terrain Jussiê. On a l’impression que ça fait longtemps qu’on joue la Ligue des Champions, même si ce n’est pas le cas. Il faut qu’on profite de cette confiance. » Histoire de briller enfin au sein de la constellation européenne.