Bordeaux-Lyon, fortunes diverses

Opposés mercredi pour une place en demi-finales de la Ligue des champions, Bordelais et Lyonnais ont connu des destins opposés en championnat ce week-end. La confiance est résolument du côté de l’OL… Face à face.

Bordeaux : la terrible spirale
C’est une statistique dont se serait bien passé Laurent Blanc. Pour la première fois depuis sa prise de fonction à l’été 2007, l’entraîneur des champions de France vient d’enchaîner trois défaites de suite. Au-delà des résultats, c’est surtout la manière qui inquiète. Rien ne va plus en défense pour les Bordelais qui restent sur huit buts encaissés lors des trois dernières rencontres. Sur l’ensemble des matchs retour, la statistique a de quoi faire pâlir l’ancien libéro qu’était « le Président ». Seulement trompée à douze reprises lors des matchs aller, sa défense en est déjà à treize buts encaissés en dix rencontres. « Il va falloir se regarder dans la glace, lâchait Cédric Carrasso à l’issue de la défaite face à Nancy (1-2). Il faut que ça pique de temps en temps. Il faut arrêter de s’apitoyer et réagir. » « Défensivement, on n’y est pas, reprenait Lamine Sané à l’issue du décrassage d’hier. Il faut être des guerriers. Le coach a assez parlé. On sait ce qu’on doit faire. »

Laurent Blanc a tenu à alerter son groupe à trois jours du choc contre les Lyonnais. « En ce moment, nous sommes dans le dur, tout au fond du puits, regrettait-t-il. Notre rôle est de parler aux joueurs et de les mettre face à leurs responsabilités, mais aussi essayer de les soutenir, pas de les enfoncer. » Car contre l’OL, un simple but encaissé obligerait les Girondins à marquer quatre fois pour se qualifier et trois pour se hisser en prolongation. D’où la nécessité de renforcer un secteur déficient. Une attention toute particulière a d’ailleurs été portée à Marc Planus. Blessé à Auxerre le 10 mars, le défenseur central a subi un entraînement poussé sous les regards de Blanc et de Gasset, qui semblent compter plus que jamais sur lui pour enrayer la spirale. Car les récentes sorties de Sané, Ciani, mais surtout Henrique et Chalmé inquiètent du côté du Haillan.

Lyon : l’irrésistible ascension
Etaient-ils nombreux à croire en l’incroyable retour de Lyon ? Sans doute pas beaucoup. Huitième au soir de sa défaite à domicile contre Bordeaux (1-0), l’OL comptait ce soir-là huit points de retard sur son adversaire. Puis treize deux semaines plus tard, pour ce qui reste l’écart le plus important cette saison entre les deux équipes. Changement radical aujourd’hui puisque les Lyonnais comptent un point d’avance sur Bordeaux, à qui il reste certes deux matchs de plus à jouer en championnat. Et pour couronner le tout, ce sont bien les hommes de Jean-Michel Aulas qui abordent le quart de finale retour de Ligue des champions avec la faveur des pronostics après leur succès du match aller (3-1).

Pas question pour autant de tomber dans l’euphorie. Même après le précieux succès acquis samedi à Rennes (2-1). « On va se nourrir de la joie de cette victoire pour aller à Bordeaux avec humilité, prévient Jean-Alain Boumsong. Les Girondins aura certainement envie de vite se remettre dans le bon chemin. Il ne faudra pas aller là-bas la fleur au fusil. » Quant au président Aulas, il avoue même regretter que ses adversaires ne se soient pas imposés contre Nancy. « Bordeaux a une grande équipe avec de très grands joueurs. C’est quelque chose d’incroyable pour eux de perdre trois matchs de rang. Il peut y avoir une réaction d’orgueil insoupçonnée de leur part. Bordeaux va vendre chèrement sa peau mercredi. Le match sera beaucoup plus difficile que contre Rennes. » Sérieux, président ?