Bordeaux persiste et signe

Même sans avoir marqué, Marouane Chamakh a beaucoup pesé dans le succès des Bordelais à Cluj - -
Les Girondins ont finalement eu leur réponse. Eux qui s’interrogeaient sur la qualité de l'opposition que leur proposerait le CFR Cluj sur ses terres ont vite été fixés. La formation roumaine n’a pas fermé le jeu, loin de là. Consciente de l'importance de la confrontation face aux Bordelais, notamment après leur court revers en Gironde, les hommes de Maurizio Trombetta ont tenté de répondre à leurs rivaux sur le terrain du jeu. Manque de chance, dans ce petit exercice, ce sont les protégés de Laurent Blanc qui s’en sont le mieux sortis.
Il n’aura fallu que six minutes aux joueurs au scapulaire pour faire trembler les filets locaux. Gourcuff reprend comme à la parade un centre au cordeau de Gouffran (1-0). Le match est lancé, le ton est donné. Bordeaux, d’entrée, prend les commandes au tableau d’affichage et affiche une supériorité technique intéressante, fort de son milieu de terrain travailleur (Fernando, Diarra) et créatif (Gourcuff, Wendel, Gouffran).
Pourtant, tout ce petit ensemble, tout à fait cohérent au demeurant, aurait très bien pu voler en éclats à la suite de l’égalisation roumaine, signée Dani après un coup franc de Juan Culio (1-1, 9e). Mais Bordeaux n’a pas rompu, ni craqué psychologiquement, à l'image d'un Mathieu Chalmé décisif sur sa ligne sur un essai à bout portant de Koné (27e). Les Bordelais, déficients défensivement dans le jeu aérien, se sont accrochés à leurs convictions, à leur projet de jeu et finissent par faire craquer la défense roumaine, par l’intermédiaire de Wendel sur coup franc (2-1, 30e). Le public du stade Dr. Constantin-Radulescu l’ignore mais le score ne bougera plus au tableau d’affichage.
Techniquement, Bordeaux était au-dessus
Grâce au bon travail de pivot de Chamakh, précieux dans la récupération du ballon et dans la mobilité du bloc équipe, les Girondins continuent à imprimer leur patte sur la rencontre. Non sans quelques frayeurs. Il faut tout le talent de Valverde sur sa ligne pour venir écarter une tête de Peralta dans la surface de vérité (58e) et une frappe vicieuse de Dubarbier (79e). De son banc de touche, Laurent Blanc n’est pas vraiment serein, d’autant que les siens auraient pu faire le break si l’arbitre de la rencontre, l’Italien Massimo Busacca, avait sanctionné par un penalty une main dans la surface de Panin (68e).
Et quand l'arbitre ne bronche pas, c’est le poteau de Stancioiu qui sauve les Roumains sur une frappe en bout de course de Chamakh (90e+3). A l’image de son international marocain, Bordeaux s’est battu, a mis du cœur à l’ouvrage et un bon brin de réalisme dans sa prestation d’un soir pour mettre au pas une formation de Cluj volontaire mais moins inspirée que lors de ses dernières sorties en C1. Après avoir failli frôler le ridicule en Ligue des Champions il y a encore trois journées (défaite 4-0 à Chelsea puis à domicile 3-1 face à Rome), voilà Bordeaux complètement relancé dans le groupe A. La réception de Chelsea à Chaban-Delmas s’annonce d’ores et déjà des plus croustillantes.
Marc Planus, défenseur de Bordeaux : « Sous l’ère de Laurent Blanc, on n’a jamais perdu deux matches de suite. C’est bien. On continue là-dessus. Le plus important était de prendre trois points. La mentalité était là, l’agressivité était là. On a senti un groupe solidaire. On ne peut pas mieux préparer le match d’Auxerre qu’en s’imposant ici. Il nous reste à recevoir Chelsea et à aller à Rome. Il va falloir être très costaud parce que le plus dur nous attend. »