Des filles en pleine croissance

Championnes d'Europe en titre, les filles de l'OL entament ce mercredi à Cluj (16h30) leur nouvelle aventure continentale. De quoi donner un nouveau coup de projecteur sur le foot féminin.

Le soufflé n’est pas encore retombé. Un stade de 23 500 places pour accueillir les tenantes du titre, une diffusion en direct sur une chaîne nationale, le tout pour un « simple » 16e de finale aller de Ligue des champions : le football féminin est bel et bien entré dans une nouvelle ère. « On le sent, confirme la Lyonnaise Camille Abily. On a joué un match amical avec 2500 ou 3000 spectateurs à Grenoble, c’était la première fois pour nous. D’habitude, il y avait 150 personnes. »

Grâce aux deux fers de lance que sont l’équipe nationale et l’Olympique Lyonnais, le football féminin français semble en plein essor. « Il y a Marseille qui veut ouvrir une section féminine, le PSG qui commence à recruter à l’étranger pour essayer de s’aligner avec l’Olympique Lyonnais et Montpellier qui a pris des Japonaises, analyse Sarah Bouhaddi, la gardienne de l’OL. Je pense que le championnat va être un peu plus difficile. Nous, on ne s’arrête pas sur la saison dernière et on essaye aussi d’avoir la meilleure équipe possible. »

L'entraîneur lyonnais : « Certains matches sont parfois pénibles à regarder »

Pourtant, l’écrasante domination des Lyonnaises sur le football hexagonal ne fait pas l’unanimité, même au sein du club rhodanien. Ainsi, pour Patrice Lair, l’entraîneur des championnes d’Europe en titre, le manque de concurrence au sein du championnat français est un frein au développement de son sport et à une plus grande exposition médiatique. « On continue de surfer sur la Coupe du monde et sur la Ligue des champions, mais est-ce que ça va durer ? Franchement, sans être méchant, certains matches sont parfois pénibles à regarder, avoue Patrice Lair. Certains sont contents de voir Lyon gagner des matches 12-0, mais moi, je ne trouve pas que ce soit bien. » Avant d’aborder ce premier rendez-vous dans la quête d’une seconde Ligue des champions consécutive, le technicien lyonnais n’a donc qu’un souhait : « donner des idées à d’autres clubs. » Pour peut-être un jour rencontrer un autre club français en finale de la Ligue des champions…