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Di Meco : « Le jour où j’ai mis un taquet à Rijkaard ! »

L’ancien minot n’a pas oublié les confrontations épiques entre l’OM et l’AC Milan du début des années 90. Souvenirs croustillants.

Eric, quels souvenirs gardez-vous du quart de finale aller à Milan (1-1) ?
J’ai pris mon pied ! Je me suis régalé. Dans le tunnel, à côté de joueurs comme Ruud Gullit ou Paolo Maldini, je me suis tout senti. Alors dès le premier duel avec Frank Rijkaard, j’ai voulu montrer qu’on n’était pas là pour rigoler. Alors que le ballon lui arrive sur la poitrine, moi j’y vais autant pour lui prendre le ballon que pour lui mettre un taquet. Comme ça il savait à qui il avait à faire et de mon côté, j'étais bien entré dans mon match !

Le match retour à Marseille (1-0) est resté dans toutes les mémoires. Comment l’avez-vous vécu ?
C’était très difficile. On ne savait pas si on devait attaquer ou défendre. Personnellement, j’ai été très prudent. Sur mon couloir, je ne suis pas monté une seule fois. Et puis il y a eu le but de Chris (Waddle), et l’affaire du pylône (après l’extinction d’un pylône en fin de match, les dirigeants Milanais ont demandé à leurs joueurs de quitter la pelouse.). C’est sans doute la plus grande performance de l’OM au stade Vélodrome. Nous avons eu peur jusqu’à la fin.

Quel est votre réaction lorsque les Milanais tentent de quitter le terrain ?
Ils ont joué l’intox. Tout le monde croyait que le match était fini. Nous, on essayait de rester dans notre match. J’ai été étonné que les dirigeants d’un club comme le Milan AC, le plus grand club du monde à l’époque, s’engouffrent là-dedans. Daniele Massaro (ancien attaquant milanais, ndlr) m’a dit que les Milanais n’étaient pas très fiers de cette histoire. Ils n’ont pas été grands seigneurs.

Quel souvenir gardez-vous de la finale remportée deux ans plus tard à Munich ?
L’objectif des Milanais était de gagner la Coupe d’Europe. Ils étaient programmés pour ça. Ils avaient une énorme prime en cas de victoire. A la limite, ils s’en foutaient de nous. C’était une finale avec beaucoup de pression, très tactique, pas très belle comme beaucoup de finales.

Avez-vous une anecdote ?
J’ai échangé mon maillot avec Marco van Basten. Je l’ai ramené à mon père qui m’a dit : « Mais je n’en fous de van Basten, je voulais celui de Maldini ! » Etant italien, il soutenait son père, Cesare, lorsque celui-ci jouait encore au football. Du coup, un an plus tard, lors d’un Italie-France à Naples (0-1), je suis allé voir Paolo Maldini avant le match, et je lui ai dit de bien me garder son maillot. On l’a échangé après la fin de match.

L’OM a toujours été performant contre l’AC Milan. Quelle était la recette ?
On s’est beaucoup inspiré d’eux. On a joué très haut, on jouait le hors-jeu et on s’est montré agressif dans les duels. On les a pris à leur propre jeu en quelque sorte. On avait les joueurs capables de le faire.

Quel est votre pronostic pour mardi soir ?
Je vois une victoire de l’OM. Cette équipe du Milan AC est en fin de cycle. Beaucoup de joueurs sont âgés. En championnat, la saison devrait être compliquée pour eux. Pour l’instant, les résultats ne sont pas très bons. C’est une équipe bonne à prendre, surtout en ce moment, alors que la Serie A vient de reprendre. C’est le bon moment pour l’OM.

La rédaction