Drogba, héros sur le départ

Didier Drogba - -
Au moment de commenter son but face à Barcelone mercredi soir, Didider Drogba eut cette réponse. « Je n’ai pas ressenti de joie particulière. J’ai déjà marqué en Ligue des champions, déjà marqué contre Barcelone. Ce n’est pas comme si c’était la première fois. » Non, mais la dernière à Stanford Bridge en C1, peut-être. Sans doute, même. Car l’attaquant ivoirien devrait quitter Londres cet été, à la fin d’un contrat dont il a demandé une prolongation de deux années. Chelsea lui en offre une seule. Les palabres s’arrêtent là pour Drogba, animé par l’envie à peine dissimulée de faire fructifier une ultime aventure plutôt que d’éterniser celle qu’il a entamée sur les bords de la Tamise en 2004.
Huit saisons exceptionnelles, 155 buts au compteur, des titres à la pelle, l’amour des fans. Drogba porte Chelsea dans son cœur, et inversement. Mais à 34 ans, l’avenir n’est pas devant lui et le club a besoin de renouveler ses cadres. La rupture, quasiment inéluctable, sera douloureuse, pour les deux parties. Mais avec un contrat qui expire en juin, l’occasion est trop belle de tenter un ultime challenge. Pour découvrir un dernier championnat, qui ne sera pas européen. Pour investir dans son pays natal et préparer sa prochaine carrière, dans la politique ivoirienne.
Les Etats-Unis, la Qatar et la Russie sur les rangs
Dans le Carré Magique sur RMC, Ali Bernarbia pense que « c’est déjà fait dans sa tête. Comme Nico (Anelka), comme Eto’o, à un certain âge, tu ne peux pas refuser certaines offres », estime l’ancien milieu parisien. Celle de Shanghaï semble abandonnée, la faiblesse du championnat rebutant l’ex-Marseillais. Les remous internes au club d’Anelka, promu entraîneur la semaine dernière à la place de Jean Tigana, ont confirmé ses inquiétudes. Les Etats-Unis sont une piste bien plus sérieuse, financièrement et sportivement viable pour le seul joueur de foot à avoir eu les honneurs de la couverture du magazine Time. Le Qatar et ses pétrodollars aussi.
Anzhi, où évolue son grand ami Samuel Eto’o, promet de son côté un certain exotisme au sein d’un championnat de Russie de bonne tenue et avec à la clé un salaire mirobolant. Olivier Dacourt susurre tout haut ce que les supporters de Chelsea espèrent tout bas : « Je ne suis pas si sûr qu’il parte en fin de saison. Parce qu’il y a une vraie histoire d’amour entre lui et Chelsea. » Mais le cœur a ses raisons que Drogba pourrait bien ignorer cette fois.