Du travail presque bien fait

Lisandro Lopez et Bafé Gomis - -
Trois minutes qui font tâche. Gerland s’est tu quand Dyadyun s’est défait du marquage de Dejan Lovren pour couper la trajectoire d’un corner et tromper Hugo Lloris, trop juste pour éviter le pire début de match pour Lyon (0-1, 3e). D’abord assommés, les spectateurs lyonnais ont retrouvé le sourire en même temps que leur équipe a développé son jeu sans trembler. « J’étais fâché et l’équipe était vexée, a reconnu Rémi Garde, l’entraîneur à l’issue du match. Ça nous a tout de suite obligés à aller chercher des ressources au fond de nous-mêmes. Ça a galvanisé les joueurs. » Après une première alerte de Kim Källström, Bafé Gomis a effacé le retard d’un but sur une action magnifiquement orchestrée : transmission rapide de Källström pour Bastos, auteur d’un centre millimétré pour l’international français impeccable sur sa reprise (1-1, 10e). Une égalisation comme un témoignage des énormes progrès réalisés dans le jeu par rapport à la saison passée.
L’accumulation d’occasions de Lisandro (11e, 15e), de Jimmy Briand (24e, 35e) et de Michel Bastos (42e) a donné plus de consistance à la domination de l’OL. Même si c’est sur un coup de chance que Lyon a logiquement pris l’avantage avec un but contre-son-camp de Kvirkvelia (2-1, 40e). Un scénario logique tant le septuple champion de France a dominé les débats dans le sillage d’un trio Bastos-Gomis-Lisandro intenable. Cet OL-là a de l’allure et du répondant. En manque de réussite face à Ajaccio samedi dernier (1-1), l’attaque rhodanienne s’est encore pris les pieds dans le tapis au moment de conclure des mouvements de très grande fluidité. « On prend beaucoup de plaisir, reconnait Jimmy Briand. Sur les trois matches qu’on a joués, on a été mené au score. L’état d’esprit est irréprochable parce qu’on s’accroche pour revenir et faire la différence. »
Gomis : « Je m’en veux un peu »
La défense a aussi tenu le coup malgré quelques frayeurs. Hugo Lloris est alors entré en action. L’international a sorti plusieurs arrêts décisifs dont une parade remarquable sur une frappe de Gökdeniz Karadeniz (55e). La délivrance est finalement venue de Jimmy Briand, un peu moins en vue que ses compères de l’attaque rhodanienne jusqu’alors, à la réception d’un corner de Kim Källström. Les deux buts d’avance assurent un match retour moins tendu, mercredi prochain en Russie. La situation aurait pu être encore plus favorable pour les hommes de Rémi Garde si Bafé Gomis et Michel Bastos n’avaient pas gâché une dernière occasion en or, à deux contre le gardien (82e).
« On a eu des situations pour gagner 4-1, raconte Gomis. Sur ce coup-là, je ne pense pas avoir été assez méchant, je m’en veux un peu. Ça va être dur en Russie mais on a espoir. On leur a posé pas mal de problèmes. On ne peut pas se permettre de dire que c’est acquis. Ce sera la guerre et on se battra avec nos armes. » La première partie du travail a été accomplie mais quelques ratés de ce genre ne manqueront pas de hanter les têtes rhodaniennes. « J’aurais préféré qu’on ne prenne pas de but, conclut Garde. J’espère qu’il ne comptera pas trop sur le retour. On a encore pas mal de travail à faire pour se qualifier. » En évitant ces erreurs, la douzième qualification de rang en phases finales aurait été quasiment assurée dès le match aller.