… et c’est Mourinho qui gagne à la fin

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Il existe une statistique et une seule concernant Jose Mourinho qui peut inquiéter les dirigeants du Real Madrid : à chaque fois qu’il a soulevé une Ligue des champions, il a quitté dans la foulée un club à son apogée, le FC Porto en 2004 et l’Inter en 2010. Alors ces derniers ont été soulagés d’entendre the Special One mettre les choses au point à la veille de la demi-finale retour face au Bayern (défaite 2-1 à l’aller). « Je suis sous contrat et je pense être encore ici la saison prochaine. Nous déciderons quand la saison sera finie de ce qui est le mieux pour moi, pour le club, pour l’effectif. Mais c’est toujours mieux de rester dans un club quatre ou cinq ans », a-t-il révélé ce mardi, décontracté. Comme rarement ? Non, comme jamais.
Il faut dire qu’un poids s’est envolé de ses épaules samedi dernier au Camp Nou. Sa mission quand il est arrivé à Madrid était limpide : mettre fin à l’hégémonie du meilleur Barça de l’histoire et inverser la tendance. La victoire en Catalogne (2-1) semble avoir apaisé toutes les tensions à Madrid, réconcilié les antis et les pro-Mourinho. Parmi les honneurs qu’il récolte comme on moissonne les blés à l’été (au moins un titre chaque année depuis 2003), il en est un qui le ferait entrer en assez bonne position dans la légende merengue après seulement deux saisons au club : le doublé C1-Liga, que le Real n’a plus réalisé depuis 1958. Il deviendrait aussi le premier entraîneur à remporter la Ligue des champions avec trois clubs différents.
« Mes joueurs sont comme j’aime, ni trop cuits, ni saignants »
Le seul avec lequel il n’y est pas parvenu, Chelsea, a reçu son indéfectible soutien avant sa demie au Camp Nou de mardi soir. « Si le Barça jouait contre le Milan AC ou Arsenal, je vous dirais que le meilleur gagne. Mais c’est différent avec Chelsea. J’aimerais vraiment que mes anciens joueurs se qualifient pour la finale. » Pour mieux les battre en finale à Munich ? Il faut d’abord se débarrasser du Bayern. La défaite à l’aller (1-2) à l’Allianz Arena ne semble pas trop inquiéter un Mourinho qui semble, déjà, sur le toit du monde : « Je pense que nous méritons d'atteindre la finale. Je suis content parce que mes joueurs sont comme j'aime, à point, ni trop cuits, ni saignants. Je veux dire par là qu'ils ont l'attitude qui me plaît. » Et pour une fois, lui qui semblait pendant cette conférence de presse s’être débarrassé de cette agressivité quasi maladive, tout le monde a pu lui retourner le compliment.