Fini le tourisme !

Le milieu de terrain et ses partenaires veulent faire bonne figure en C1. - -
C’était il y a tout juste un an. Le 16 septembre 2008, Bordeaux entame sa campagne européenne à Stamford Bridge face à Chelsea et sa constellation de stars. Certains Girondins sont munis d’appareils photos, histoire de revenir avec quelques souvenirs. Mais au moment de prendre ces quelques clichés, la bataille est déjà perdue. Balayés 4-0 par la bande à Anelka, les « touristes girondins » ne se remettront jamais de cette mémorable gifle. Et les souvenirs de Stamford Bridge hanteront longtemps la mémoire du futur champion de France.
Mardi soir, alors que les leaders du championnat défient la Juventus au Stadio Olimpico, Laurent Blanc ne veut surtout pas oublier cette triste défaite. « On ferait mieux de ne pas prendre de photos en arrivant au stade, sinon on s'expose à une grande désillusion », avertit le coach des Girondins. « On a laissé nos appareils à Bordeaux, sourit Mathieu Chalmé. A Stamford Bridge, on avait été plus spectateurs qu’acteurs. Ça nous a servi de leçon, puisque nous avions bien rebondi ensuite en championnat. En Ligue des champions aussi, mais c’est arrivé un peu tard. »
Forts de leur parcours exceptionnel en 2009, les Girondins ne veulent surtout pas que l’histoire se répète. Ce premier rendez-vous européen est déjà capital. Dans une poule où figurent aussi le Bayern Munich et le Maccabi Haïfa, chaque faux pas se paiera très cher. « Même si on est content d’affronter la Juve, on n’espère pas reproduire le match de Chelsea, avance Marc Planus. On ne va pas à Turin en touriste. On va affronter une équipe qui nous est nettement supérieure, mais sur un match, on va tenter de montrer que les équipes qui jouent les premiers rôles en France sont capables d’ennuyer les grands d’Europe. On ne doit pas jouer petit bras et ne pas être timide. »
Cédric Carrasso, qui dispute son premier match de Coupe d’Europe avec Bordeaux, a lui aussi son vécu. « Je me souviens d’un match au Real Madrid avec l’OM (4-2, en 2003-04), raconte l’ancien gardien du TFC. Je l’ai vécu du banc, mais dès l’entrée des Madrilènes pour l’échauffement, on savait qu’on avait perdu. C’est psychologique. Je sais qu’à Turin, on fera notre match. »
Chalmé : « Ne pas répondre aux provocations »
Invaincu en championnat, Bordeaux avance avec des certitudes. L’expérience malheureuse de la saison passée toujours à l’esprit, les Marine et Blanc ont des arguments pour inquiéter la Juventus : « Nous allons nous appuyer sur les six matches de l’an passé pour aborder le septième dans de bonnes conditions, explique Mathieu Chalmé. Nous sommes dans de meilleures dispositions aujourd’hui. A nous de le prouver sur le terrain. On sait par exemple qu’on ne devra pas répondre aux provocations. Nous devrons montrer que nous avons grandi, ne pas tomber dans le panneau. » Les Bordelais ne sont plus des touristes.