L’immense défi du Real

Humilié à l’aller en Allemagne (1-4), le Real Madrid est contraint de réussir, ce mardi soir en demi-finale retour face au Borussia Dortmund (20h45), un de ces renversements de situation qui ont marqué l’histoire de la Ligue des champions.

« Vous êtes notre force ». Quand le jeu ne suffit plus, le Real Madrid fait appel au public de Santiago Bernabeu. Mardi soir (20h45), les Espagnols devront l’emporter par trois buts de différence après la déculottée reçue à Dortmund (4-1), il y a une semaine au match aller. Pour parvenir à l’exploit, les Madrilènes se tournent vers leurs supporters. Avant le coup d’envoi de cette demi-finale retour, qui pourrait aboutir à une finale 100% allemande le 25 mai à Wembley, un clip sera diffusé dans le stade. Higuain, Ramos et Xabi Alonso s’adresseront au 12e homme. « Votre cœur sera notre cœur », promettra Ramos. Et du cœur, il en faudra aux hommes de José Mourinho pour inverser la tendance.

Ramos, encore lui, invité lundi en conférence de presse, parle de « revanche » et dit vouloir mettre un terme aux huit années de disette européenne passées par le défenseur sous le maillot merengue. Mais les Espagnols ont dû se remettre la tête à l’endroit après le quadruplé de Robert Lewandowski, 24 heures après l’humiliation subie par le Barça sur le terrain du Bayern (4-0). « J'ai l'impression que c'est le match le plus important depuis dix ans pour le Real. Mais c'est aussi l'impression que j'avais à Dortmund et nous avons joué comme si c'était un amical », peste encore Mourinho.

Imiter le Real de Valdano en 1985

Le Portugais pourra compter sur Cristiano Ronaldo, dont le 50e but en Ligue des champions, passé désespérément inaperçu en Rhénanie, pourrait s’avérer précieux. Arbeloa et Marcelo seront en revanche sur le flanc. Dans son histoire en C1, le Real Madrid n’est tombé que deux fois à domicile face à un club allemand (contre 18 victoires et 4 nuls) et chaque fois contre le Bayern, en 2000 et 2001. Cette saison, Dortmund est venu faire match nul (2-2) en phase de poules, alors que les Allemands menaient 2-1 avant l’égalisation in extremis d’Özil (89e)… « J’ai toujours dit que Dortmund faisait partie des prétendants », lâche avant ce match retour José Mourinho, craintif.

Si le Real veut disputer sa 13e finale et espérer soulever son 10e trophée à Londres, il devra rééditer ce que la bande à Jorge Valdano avait réussi en 1985 contre Münchengladbach au 3e tour de la Coupe UEFA : battus 5-1 à l’extérieur, les Madrilènes s’imposaient 4-0 chez eux. Quelques mois plus tard, ils s’emparaient du trophée. « À cette époque, on se prenait des valises à l'extérieur, se souvient Valdano. Et au retour, on devait gagner avec quatre ou cinq buts d'écart. Mais nos supporters avaient toujours une confiance incroyable en nous. Grâce à eux, il y avait une pression vraiment intense qui faisait peur à nos adversaires. On appelait ça la ‘‘peur du Bernabéu’’. » Les socios savent ce qu’il leur reste à faire. Effrayer Dortmund.

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Louis Chenaille