L’OL peut-il s’en remettre ?

Lisandro Lopez - -
Un discours de dédramatisation
« On ne peut pas dire que l’heure est grave, estime Bernard Lacombe. C’est une grande déception, mais on a encore des objectifs. » Dans le sillage du conseiller du président Jean-Michel Aulas, l’OL tout entier s’efforce de positiver après la désillusion de Nicosie. « On va rester groupés parce qu’il y a de grands rendez-vous qui nous attendent », résume Bafétimbi Gomis. « On ne va pas lâcher », appuie Cris. Au sein du club, beaucoup rappellent que Lyon vit une saison de transition. L’objectif initial était de franchir le tour préliminaire de la Ligue des champions face au Rubin Kazan l’été dernier. Dans ce contexte, une élimination en 8es de finale n’a rien de déshonorant. Officiellement, en tout cas…
La confirmation d’une nouvelle ère
Les dirigeants rhodaniens le répètent depuis bientôt un an : l’OL a changé de braquet. Peu à peu, les stars vont laisser place aux jeunes talents du club. La révolution a été amorcée cette saison. « Tout le monde pense que c’est la fin d’un cycle, mais c’est plutôt le début d’un nouveau », glisse Bryan Bergougnoux, ancien joueur du club. Un cycle sans Jérémy Toulalan, César Delgado ni Miralem Pjanic, dont les départs n’ont pas été compensés. Emmenés par les Clément Grenier et autre Alexandre Lacazette, Lyon reconstruit autour de sa classe biberon. Avec une victoire lors des sept dernières rencontres de L1, l’apprentissage est difficile. Et l’Europe n’est désormais plus là pour embellir le tableau.
Des finances en danger
L’élimination en terre chypriote n’y changera rien. Elle prive Lyon d’un bonus financier, guère plus. Le club rhodanien n’avait pas tablé sur un quart de finale de C1. En revanche, une non-qualification pour la prochaine édition – qui représente environ 20 millions d’euros – aurait de lourdes conséquences économiques. Actuellement 7e de L1, à 7 points du podium, l’OL est dans une position délicate. Même la Ligue Europa – 5 à 10 millions d’euros – est loin d’être assurée. Pour combler son déficit, Lyon va prochainement se séparer de deux gros salaires. Et se lancer dans la quête de nouveaux investisseurs. Aulas s’envolera aux Emirats-Arabes-Unis dans 15 jours pour nouer des contacts. En espérant marcher dans les pas du PSG version Qatar.
Garde soutenu par ses dirigeants
Le couac de Nicosie n’a pas fragilisé sa position. Au contraire. L’institution OL s’est resserrée autour de Rémi Garde après cette soirée difficile. Lacombe est venu éteindre l’incendie face aux médias. Preuve que les boss rhodaniens maintiennent leur confiance au technicien de 45 ans. Malgré certains choix parfois contestables, Garde a globalement réussi son baptême cette saison. Son équipe manque de constance mais elle est capable de tout. En fin de contrat au mois de juin, il devrait être prolongé. Son salaire ne constitue pas un obstacle majeur. Et puis, le natif du Rhône a encore l’occasion de décrocher un trophée que son club attend depuis 2008, puisque l’OL est encore engagé dans les deux coupes nationales. Peut-être le 14 avril face à l’OM, en finale de la Coupe de la Ligue…