L’OM fait-il le poids ?

Le gardien marseillais a encaissé 3 buts à Valenciennes samedi (3-2)... Peu rassurant avant de défier le Real Madrid sur sa pelouse mercredi. - -
Une défense poreuse
Ce devait être l’une des forces de cet OM nouveau : la charnière Diawara-Heinze. Impressionnante sur le papier, l’association de ces combattants rugueux et expérimentés était censée peupler de cauchemars les nuits des attaquants de L1 et du continent. Or après des débuts prometteurs, le duo prend l’eau : deux buts encaissés face au Milan AC de Pipo Inzaghi, deux buts encore (et bien des frayeurs) face à Montpellier, enfin trois samedi à Valenciennes, dont deux dans le domaine aérien, supposé imprenable. Certes, l’intégralité des torts ne peut reposer sur ces deux joueurs. Didier Deschamps note que son équipe a avant tout péché « au plan collectif » et se refuse à toute remise en question individuelle. Mais le but de Ducourtioux, celui de l’égalisation à 2-2, éclaire cruellement les problèmes marseillais actuels : le latéral droit nordiste vient couper, côté opposé, un centre d’Audel au nez et à la barbe de Rool, tandis que Diawara et Heinze regardent l’action en spectateurs. Adorant les duels plus que tout, les deux centraux sont parfois aspirés par le ballon, au point d’en oublier les consignes et le placement. A moins d’une grosse prestation contre les stars du Real, leur complémentarité risque de faire débat. Quant aux latéraux, aucun d’entre eux n’a pour l’instant donné de solides garanties en Ligue des champions. Pas même Taiwo, qui devrait reprendre sa place mercredi à Santiago-Bernabeu au détriment de Rool.
Des choix contestables
L’entraîneur olympien a surpris en offrant sa première titularisation à Fernando Morientes au sein d’un trident offensif complété par Brandao et Niang. « Je le sentais capable d’apporter son réalisme et d’être un joueur d’appui », affirme Deschamps. Placé dans l’axe, l’ex-monégasque et madrilène a fait le métier, inscrivant le premier but et provoquant le second. Mais sa présence a provoqué des tâtonnements tactiques nuisibles à la solidité de l’équipe. Placé à gauche, le Brésilien pèse infiniment moins sur les défenses adverses. Exilé à droite, le Sénégalais, malgré son 5e but cette saison, perfore nettement moins qu’à gauche.
En revenant au 4-3-3 qu’il prônait à son arrivée, Deschamps a mis la pression sur son milieu de terrain. Hormis Cheyrou, remarquable de régularité, l’entrejeu a été dépassé par la fougue valenciennoise. Cissé n’est pas un récupérateur-type, et Lucho, malgré toute son intelligence de jeu et sa volonté, souffre physiquement. Preuve de l’impuissance marseillaise, Deschamps a ensuite rétabli le 4-4-2 en sortant Morientes pour Abriel, avant de jouer son va-tout (en vain) avec les entrées de Ben Arfa et Valbuena. Constat : l’OM n’a pas de taulier dans le couloir droit. Un comble, vu les efforts consentis dans le recrutement. Mercredi, face aux Kakà, Cristiano Ronaldo et autres Benzema, le vice-champion de France sera sans doute fixé sur sa réelle valeur. Qui, pour l’heure, laisse perplexe…