L’OM peut s’en vouloir

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Ils ne sont pas passés loin de leur exploit : devenir le premier club français à éliminer Manchester United en Ligue des Champions depuis Monaco en 1998 et surtout s’ouvrir les portes des quarts de finale de la prestigieuse compétition européenne. Mais Marseille a laissé ses rêves s’envoler du côté d’Old Trafford. Comme Lille et Lyon avant lui. Non pas que les Anglais aient délivré une copie parfaite contre les hommes de Didier Deschamps, mais plutôt que cet OM là s’est montré incapable de transformer ses occasions. « Au tirage au sort, on avait dit qu’il fallait un petit Manchester et un grand OM, se souvient Eric Di Meco. On a vu le petit Manchester sur les deux matchs, mais on n’a pas vu de grand Marseille. »
Après le match nul (0-0) du stade Vélodrome, certains s’était mis à croire en une qualification contre des Mancuniens à la peine. Encore fallait-il élever son niveau de jeu. Mais l’OM a joué bien trop petit bras pour se qualifier pour les quarts de finale. Que reste-t-il finalement de cette double confrontation contre Manchester United ? Le sentiment d’être passé de peu à côté de l’exploit, ou le terrible constat d’impuissance dès qu’un grand d’Europe se dresse sur la route de l’OM version Didier Deschamps. Après le Real Madrid (1-1 et 1-2) ou Benfica l’année dernière (0-3 et 1-3), Milan (1-2, 1-1) ou Chelsea (1-0, 0-2) cette année, ce Marseille là n’est pas parvenu à s’imposer contre Manchester United (0-0, 2-1,) pour un bilan d’une victoire, trois nuls et sept défaites.
L’OM savait pourtant à quoi s’attendre. A chaque fois que les hommes de Sir Alex Fergusson ont obtenu le nul au match aller, ils s’en sont parfaitement sorti avec huit victoires en douze matches. En 22 confrontations à domicile, ils se sont imposés à dix-neuf reprises pour seulement trois nuls. Autant dire que Marseille n’est pas passé loin de son casse. C’est finalement la différence entre un très grand, incapable d’élever son niveau de jeu, et un très bon club français, trop maladroit dans chacune de ses tentatives. « Déjà qu’on est déçu en cas d’élimination, mais il n’y a rien de pire que d’être éliminé avec des regrets, note Rolland Courbis. Marseille a fait des erreurs techniques et tactiques. Sur le plan défensif, nous avons été très justes au marquage. »
Trop d’occasions ratées
L’ancien entraîneur de l’OM, vainqueur contre Manchester en 1999, a ainsi pointé du doigt les trop nombreuses approximations défensives de Heinze, Taiwo ou Diawara. Les deux premiers sont d’ailleurs largement impliqués sur l’ouverture du score dès la cinquième minute par Hernandez. Manchester se montre ensuite incapable d’enfoncer le clou. Au contraire, c’est Gignac qui se créé dans la foulée une incroyable occasion (9e). La fin de la première mi-temps est marseillaise, mais ni Diawara (36e), ni Cheyrou (39e), ni Rémy (42e) n’égaliseront. Pire, au milieu d’une défense centrale amorphe, Hernandez double la mise (75e). Avant que Brown (83e), en marquant contre son camp, ne laisse un brin d’espoir aux supporters marseillais.
Du côté de Manchester, la peur n’aura finalement duré que quelques minutes. « Ils ont mis de bonnes balles dans la surface, ce qui nous a rendu la vie difficile, mais nous avons bien défendu sur la fin pour décrocher la victoire dont nous avions besoin », notait Wayne Rooney, passeur décisif. Mais les Anglais n’ont pas complètement rassuré. « Ce Manchester est l’équipe la plus faible que j’ai vue depuis le début de ces huitièmes de finale », évalue même Eric Di Meco. C’est dire si le coup n’est pas passé loin. Une fois l’échec digéré, il faudra vite se tourner vers le championnat. « On avait l’ambition d’aller plus loin, mais on rencontré une grande équipe programmée pour gagner cette compétition, conclut Deschamps. Ça donne envie d’y revenir le plus vite possible. » Ça commence par une victoire dès dimanche contre le PSG.