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La classe de Pedri, les regrets du troisième but: battu à Barcelone, le Stade Brestois entre impuissance et fierté

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Le Stade Brestois n'est plus invaincu en Ligue des Champions ! Battus logiquement et largement hier soir à Barcelone 3-0, les Bretons savaient que le défi était relevé et ressortent de ce match avec un logique sentiment d'impuissance.

Comment pourraient-ils leur en vouloir? Les plus de 3.000 supporteurs brestois présents hier au stade olympique de Montjuic ont applaudi leur équipe comme un seul homme à la fin du match. Les joueurs brestois, un peu penauds, sont d'abord aller saluer le magnifique parcage rouge et blanc situé tout en haut du virage. Avant de se diriger comme Ajorque, Chardonnet, Magnetti, Pereira Lage ou d'autres vers la tribune d'honneur où partenaires, famille et amis ont suivi le match avec passion. Beaucoup de joueurs avaient ciblé ce match de gala dès le tirage au sort pour inviter des proches.

"J'avais mon frère et mes parents en tribunes. J'ai pu les faire vibrer l'espace de 10 secondes avant que l'arbitre lève le drapeau", sourit un peu jaune Pereira Lage en évoquant son but du 2-1 refusé pour hors-jeu à la 76e.

Les Finistériens peuvent regretter surtout l'erreur d'appréciation et la mauvaise sortie sur Lewandowski de Marco Bizot causant ce pénalty dès la 10e alors que les cinq premières minutes avaient été intéressantes avec deux belles attaques sur les ailes. Et si Brest avait tenu le score plus longtemps? Et si ce but du 2-1 marqué par Pereira Lage n'avait pas été annulé? De l'avis général, cela n'aurait sans doute pas changé l'issue tant le Barça était supérieur, mais le gardien néerlandais a assumé son erreur en zone mixte. "Oui il y a penalty. J'aurais dû faire un autre choix", a t-il regretté.

"Pedri quel joueur! C'est le football"

Eric Roy rageait, lui, surtout du troisième but en fin de match sur une mauvaise relance plein axe de Magnetti, les valises du retour en Bretagne devenant lourdes. Le coach brestois avait décidé d'aligner son équipe quasi-type pour récompenser ses joueurs les plus performants et, car un match de prestige comme celui-ci ne se galvaude pas quand on est le Stade Brestois. A 2-0, le score aurait été plus honorable, estime-t-on, sans que ce 3-0 ne soit déshonorant, loin de là.

"C'est le top niveau européen. On n'a pas été au niveau aujourd'hui. Ce n'est pas une honte", assume Chardonnet. Son coach lui se montrait face et hors caméra admiratif avant tout de la qualité du match des Blaugrana. Interrogé notamment sur le match de Cubarsi élu homme du match, Roy sourit: "Oui il a fait un très bon match, mais je ne pense pas qu'on peut considérer un joueur de Barcelone qui a été mauvais. Quand on voit la qualité technique de cette équipe, les connexions qu'ils ont entre eux, les courses défensives, le pressing de Raphinha pendant tout le match... Et Cubarsi? C'est quand déjà sa date de naissance? 2007, c'est ça? Ça fait rêver. Et il y en a d'autres qui arrivent derrière."

Les fans bretons croisés après le match ne disaient pas l’inverse, mais avec un joueur barcelonais en tête. "Pedri pfff quel joueur! C’est le football!", lance ce supporteur impressionné par l’ovation reçue par le milieu de terrain à sa sortie et les "Peeeedri Peeeedri" qu’on entendait d'habitude au Camp Nou pour la légende Messi.

"Voir autant de supporteurs partout dans la ville, c'est fantastique!"

À défaut de s'être enflammé pour le match de leur équipe, les supporteurs se seront régalés en avant et en après-match. Car ce sont ça les images fortes qui resteront de ce déplacement en Catalogne. Un club capable de mobiliser les foules pour un déplacement européen à 1.300 kms du Finistère, mélangeant joyeusement toutes les générations prenant bien la mesure de la chance d'être là pour un moment qui ne se représentera peut-être jamais. Les images du cortège gravissant la colline de Montjuic, les vidéos de la fête ininterrompue dès lundi plaza Reial puis plaza Espana, le nouveau show du co-président Gerard Le Saint lançant les chants. Dans toutes les strates du club dominaient hier un sentiment de grande fierté.

"Quand on rentre dans le stade et qu'on entend qu'eux c'est fort", se félicitait Pereira Lage. "C'est un voyage extraordinaire ce qu'on vit en Ligue des Champions, une expérience incroyable de jouer de tel match face à une telle équipe. Et regardez combien de supporteurs de Brest étaient là! Dans les rues, dans les avions, partout dans la ville c'est fantastique", s'enthousiasmait Bizot. Un moment suspendu qu'il faudra vite refermer dès samedi pour recevoir Strasbourg en Ligue 1.

Xavier Grimault