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Les clubs français n’y arrivent toujours pas !

Steve Mandanda

Steve Mandanda - -

Après le fiasco des Bleus en Afrique du Sud l’été dernier, les clubs français se sont montrés impuissants en Ligue des champions. Marseille et Lyon se sont fait sortir dès les 8es de finale. N’est-ce qu’une question de moyens ? Enquête.

Avril 2010. Bordeaux et Lyon s’affrontent pour une place en demi-finale de la Ligue des champions. Un match « made in Ligue 1 », symbole du retour des clubs français sur la scène continentale… Un an plus tard, la rechute est brutale. Le tirage au sort des quarts de finale de la C1 aura lieu ce vendredi (11h) à Nyon (Suisse). Sans le moindre représentant national.
Marseille et Lyon ont vu leurs espoirs s’envoler cette semaine. Les deux Olympiques sont tombés contre Manchester United et le Real Madrid. De manière assez logique. « Ils se sont fait sortir par deux grands clubs européens, plaide Pedro Miguel Pauleta, l’ancien attaquant du PSG. Ça ne veut pas dire que la L1 est faible. »

La question mérite tout de même d’être posée. Et pour Jean-Michel Larqué, la réponse est cinglante. « De 1998 à 2000, le football français était au premier rang mondial. Après la Coupe du monde 2010, il est retombé au-delà du vingtième rang. Quand on est à ce niveau mondial, cela signifie qu'on se situe environ au septième ou huitième rang européen. La régression du football français est flagrante. Pour moi, ce n’est pas une surprise. »

Soumises à la vigilance de la DNACG, le gendarme financier du football français, les formations hexagonales peinent à rivaliser avec les ténors du Vieux Continent. « Les clubs français essaient de faire le maximum. Mais ils ne sont pas au niveau en termes d’investissements, constate Gervais Martel, le président lensois. A un moment donné, c’est quand même le talent individuel qui fait la différence. Et ce talent a un prix. » Un prix trop lourd à supporter, même pour des équipes comme Marseille ou Lyon. « C’est une question de budget, confirme Jean Tigana, l’entraîneur de Bordeaux. On ne peut pas lutter contres les grosses cylindrées. A chaque fois que Lyon a des bons joueurs, il ne parvient pas à les garder. L’OL est obligé de vendre pour recruter. Redonnez leur Benzema, Essien et Malouda, ça sera une autre équipe ! Mais ça fait partie du marché. Et en France, on n’est pas compétitifs. C’est certain. »

Antonetti : « Une question de détermination »

Si l’aspect financier semble être le gros point faible des pensionnaires de L1, il n’explique pas tout. « Ce qui me frappe le plus c’est l’agressivité que dégagent ces équipes de haut-niveau, remarque Frédéric Antonetti, le coach rennais. On parle souvent de la technique mais l’agressivité est très au-dessus de la moyenne. En France, nous sommes parfois un peu poètes. C’est une question de détermination. Les grands joueurs ont un mental. » Un mental qui a parfois fait défaut aux représentants français cette saison. En étant un peu plus tueur, Marseille aurait certainement fait vaciller les Red Devils à Old Trafford. En se montrant plus appliqué en phase de poules, l’OL aurait terminé premier et sans doute évité de se retrouver face au Real Madrid dès les 8es de finale…

Alexandre Jaquin avec les correspondants RMC Sport