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Les clubs français vont-ils flamber ?

Michel Bastos

Michel Bastos - -

Lille, Marseille et Lyon débutent leur campagne de Ligue des champions cette semaine. Dans la foulée, le PSG et Rennes entameront la phase de poules de la Ligue Europa. Tour d'horizon des espoirs français sur la scène continentale, et de leurs chances éventuelles d'y briller.

Marseille, attention danger
Le tirage au sort n’a pas gâté l’OM. Avec Arsenal, Dortmund et l’Olympiakos, les joueurs de Didier Deschamps devront s’employer pour s’extirper de la poule F. « Marseille a hérité du groupe le plus compliqué, estime Rolland Courbis. La « scoumoune », c’est d’avoir pris Dortmund dans le quatrième chapeau. » L’an passé, les Phocéens avaient atteint les huitièmes de finale. Une perspective qui semble moins évidente cette saison. « Ils ont un calendrier difficile, remarque Eric Di Meco. Ils commencent par un déplacement en Grèce avant de recevoir Dortmund. » Soit deux rencontres décisives pour une équipe à la peine en ce début de saison. Après cinq journées de L1, l’OM n’a toujours pas gagné. Il faudra débloquer le compteur sur la scène européenne. « Didier a des soucis d’effectif, avec des suspendus, mais aussi des problèmes de cohésion d’équipe, souligne Di Meco. Je me fais du souci pour Marseille. »

Lyon, prime à l’expérience
Après un barrage stressant face au Rubin Kazan, l’OL a décroché sa douzième qualification consécutive en Ligue des champions. Une régularité exceptionnelle qui devrait lui permettre de bien figurer dans un groupe D à sa portée. « Les Lyonnais sont les plus à même d’aller loin dans cette compétition », assure Di Meco. Demi-finaliste en 2010, les Rhodaniens vont à nouveau croiser la route du Real Madrid. Un adversaire qui leur réussit plutôt bien, exceptée l’élimination en huitièmes de finale la saison passée. Derrière les Galactiques, l’Ajax Amsterdam et le Dinamo Zagreb apparaissent comme des proies prenables. « Un Lyon au complet, avec un Lisandro en grande forme, me parait être assez costaud, lâche Courbis. Pour l’instant, l’Argentin est à l’infirmerie. Mais quand il reviendra, l’OL aura une très bonne équipe. Et le retour de Gourcuff permettra certainement de remplacer Pjanic, parti à l’AS Rome. » De quoi nourrir de réelles ambitions.

Lille, la voie royale
Le LOSC a été le club français le plus épargné. Mise à part l’Inter Milan, la tâche des champions de France n’a rien d’insurmontable dans la poule B, avec le CSKA Moscou et Trabzonspor. « Lille a une grande possibilité de sortir de son groupe, juge Di Meco. Mais il faut voir le niveau de cette équipe sur la scène européenne. Quand on voit ce qu’elle fait en championnat, il y a beaucoup d’espoir, ne serait-ce que par leur qualité de jeu. Ils ont des joueurs capables de faire la décision. C’est un vrai plus. » Si les joueurs de Rudi Garcia négocient bien leurs déplacements en Russie et en Turquie, ils pourraient rapidement s’ouvrir les portes des huitièmes de finale. « Lille a une équipe de grande qualité, estime Luis Fernandez. Ils se sont bien renforcés. S’ils démarrent bien, ils peuvent avoir de l’ambition. Après, il faut voir comment ils vont se comporter contre des grosses écuries européennes. » Avec l’expérience de Joe Cole et la fougue d’Eden Hazard, tous les rêves sont permis.

Paris, l’énorme ambition
Avec son recrutement pharaonique, le PSG de Javier Pastore déborde d’appétit. Les Qataris ont mis la main à la poche pour bâtir une équipe compétitive, capable d’évoluer sur tous les tableaux. Contrairement aux années précédentes, Paris jouera la Ligue Europa à fond. Après avoir balayé Differdange, les joueurs d’Antoine Kombouaré devraient pouvoir se sortir d’un groupe composé de l’Athletic Bilbao, du Red Bull Salzbourg et du Slovan Bratislava. « Le PSG a un bon coup à jouer dans cette compétition », observe Luis Fernandez. « Ils peuvent aller au bout, appuie Di Meco. Leur banc me parait assez fort. Mais est-ce que les joueurs sont prêts à être remplaçants un match sur trois ? » Des doutes qu’il faudra vite chasser en espérant que l’infirmerie cesse de se remplir. « La Ligue Europa pourrait vite devenir un handicap dans la course au titre, prévient Courbis. Paris a un groupe de qualité cette saison. Mais en quantité, je suis sceptique. »

Rennes, l’outsider de luxe
Après s’être brillamment sortis d’un barrage électrique face à l’Etoile Rouge de Belgrade, les Bretons n’ont rien à perdre en Ligue Europa. Le tirage les a placés dans un « groupe de la mort » aux côtés de l’Atletico Madrid, Udinese et le Celtic Glasgow. Face à ces trois équipes expérimentées au niveau européen, le Stade Rennais avancera masqué. Peut-être une chance pour les joueurs de Frédéric Antonetti. « Je crois en cette équipe, assure Luis Fernandez. Ils ont bien recruté sur le plan offensif avec Youssouf Hadji et Jonathan Pitroipa. Ils peuvent faire un beau parcours en Coupe d’Europe. Avec leur effectif, je pense qu’ils en ont les moyens. » A condition de jouer le coup à fond et de ne pas y laisser trop de plumes en championnat.