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Ligue des champions: partis de L1 sur la pointe des pieds, Origi et Lucas deviennent d'improbables héros

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Partis de la Ligue 1 presque dans l’indifférence, Divock Origi et Lucas Moura sont entrés dans l’histoire de la Ligue des champions cette semaine, en portant leurs clubs respectifs en finale pour une affiche Liverpool-Tottenham aussi inattendue que leur folle réussite d’un soir.

L’esprit rationnel d’un supporter de football aurait pu attendre une finale Juve-Barça (Messi-Ronaldo), puis imaginer un tapis rouge déroulé pour Messi et les Catalans après l’élimination de la Vieille Dame. Il aurait, par exemple, pu attendre que cela se fasse contre l’Ajax, qui a pris l’Europe par les sentiments. Mais le football n’est pas toujours rationnel et l’identité des héros qui ont offert une finale Liverpool-Tottenham inattendue l’est tout autant. L’ancien Lillois Divock Origi et l’ancien Parisien Lucas Moura ont revêtu leurs costumes de sauveurs et personne n’aurait parié dessus. Notamment en Ligue 1. 

Origi, sifflé au Losc, héros d'Anfield

Ce n’est pas la première fois que le destin de Divock Origi (24 ans) s’accélère subitement. Recruté par Lille à 15 ans en provenance de Genk, l’attaquant belge a vu sa carrière s’accélérer d’un coup en 2014, à 19 ans, quand Liverpool a déboursé entre 12 et 14 millions d’euros pour le recruter quelques semaines après ses premières sélections avec la Belgique et sa participation à la Coupe du monde 2014 où il avait joué les matchs. Dans le Nord, le joueur était considéré comme un espoir prometteur après une saison 2013-14 correcte (5 buts en 30 matchs) avant de porter sur ses épaules presque tout la responsabilité du secteur offensif en 2014-15 quand Liverpool l’avait prêté au Losc. Malgré quelques coups d’éclat (un triplé contre Rennes) et des responsabilités très lourdes pour son jeune âge, le joueur avait vécu une saison compliquée avec des sifflets du public, qui lui reprochait son départ prématuré vers l'Angleterre.

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A Liverpool, le natif d’Ostende se contente, depuis, de miettes en raison de la concurrence et des blessures, tout en restant dans la rotation. Car le joueur n’a jamais lâché et même souvent répondu présent avec des statistiques honorables (10 buts en 2015-16, 11 en 2016-17) avant son prêt à Wolfsburg la saison dernière. C’est étonnamment lors de sa saison la moins pleine avec les Reds que le Belge s’est offert l’une des plus belles émotions de sa carrière. Avant la demi-finale retour de face au FC Barcelone, l’ancien Lillois, qui a profité des forfaits de Salah et Firmino, n’avait été titularisé qu’à quatre reprises. La cinquième lui a permis d’inscrire un doublé et d’envoyer les Reds en finale. 

Lucas Moura avait quitté le PSG dans l’indifférence

C’était une sorte de fin de cycle en même temps qu’une nécessité pour le PSG de vendre pour respecter le fair-play financier. Le transfert de Lucas Moura à Tottenham en janvier 2018 n’avait pas forcément ému de nombreux supporters du PSG. Parce qu’il avait permis au club de récupérer un peu moins de 30 millions et parce que le Brésilien n’a jamais vraiment répondu aux attentes qui accompagnaient son arrivée au club en janvier 2013, contre 40 millions d’euros. En cinq ans, l’ailier a offert de trop rares émotions au public parisien (dont son fameux déboulé contre l’OM et son mythique "champion mon frère"). Joueur apprécié et très régulier de l’équipe, sans être un titulaire indiscutable non plus, le Brésilien a définitivement perdu sa place en 2017-18 (5 matchs en L1) avec la concurrence féroce et intouchable de Neymar et Mbappé, sous les ordres d’Unai Emery, qui lui avait pourtant offert sa saison la plus aboutie l’année précédente (2016-17). 

A Tottenham, il a d’abord patienté avant que Mauricio Pochettino ne se repose beaucoup sur lui cette année grâce à sa préparation estivale complète qui lui a permis de combler l’absence des joueurs concernés par la Coupe du monde en début de saison. La blessure de Harry Kane lui a offert une place de titulaire ces dernières semaines. Un peu plus d’un an après son départ de Paris, il a qualifié Tottenham pour la première finale de la Ligue des champions de son histoire en plantant un triplé du gauche sur le terrain de l’Ajax Amsterdam en demi-finale retour. 

Nicolas Couet