Lille lâche prise

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C’est officiel : l’automne s’est abattu sur Lille. Les beaux et légitimes espoirs estivaux, ceux d’une campagne prolongée en Ligue des champions dans un groupe abordable, se sont quasiment envolés. Il faudra sans doute faire le plein en Russie face au CSKA Moscou puis à Villeneuve-d’Ascq face à Trabzonspor pour poursuivre l’aventure. Pas impossible, mais fichtrement compliqué désormais…
Dans un stade Giuseppe-Meazza aux trois-quarts vide (moins de 20 000 spectateurs), les Italiens sont les premiers en action. Dès la 2e minute, Milito, excentré sur la gauche, envoie un savoureux extérieur sur la barre transversale de Landreau, largement battu. Le gardien lillois, déjà sauvé trois fois par ses montants dimanche en L1, est décidément verni à l’heure d’hiver. Quant à ses coéquipiers, ils sortent rapidement la tête de l’eau. Jelen est contré in extremis (10e), Hazard oblige Castellazzi à une parade au sol (14e) : on se dit que la chance ne va pas tarder à se manifester. Las : sur un corner de la droite, Walter Samuel s’élève bien plus haut que Mavuba et ouvre le score d’une tête smashée (18e, 1-0). Même s’ils se trainent dans les bas-fonds de la Serie A (17e), les Milanais n’ont visiblement pas perdu le froid réalisme qui leur avait déjà permis de s’imposer au Stadium Nord à l’aller (0-1)…
La suite sera plus laborieuse. Forts de leur quatuor offensif (Cole, Hazard, Sow, Jelen), les champions de France dominent, accumulent les corners (8 en première période, contre 1 pour l’Inter) mais la défense transalpine ne tremble guère, à l’image de ce tir non cadré du Sénégalais Sow (36e). Pire, ce sont les Italiens qui ont la balle de 2-0 peu avant la pause : Zarate bute de 20m devant un Landreau concentré (41e). Faut-il alors appeler les esprits de décembre 2006, quand le LOSC avait fait tomber le Milan AC grâce à Odemwingie et Keita (0-2) ?
De Melo pour un semblant de suspense
Si l’efficacité offensive semble avoir abandonné les Nordistes, ce n’est pas le cas de la chance. Dès la reprise, la défense joue mal le hors-jeu, Milito n’a plus qu’à effacer Landreau. Seul aux six mètres, il réussit pourtant à mettre le ballon au dessus (49e). Minute après minute, malgré la sortie d’un Sow transparent remplacé par Obraniak (60e), la maison lilloise se lézarde. La fissure s’élargit à la 67e : le vétéran Zanetti (38 ans) pénètre trop facilement côté droit, sert son compatriote argentin Milito à l’extrême limite du hors-jeu ; celui-ci retrouve son instinct de buteur au meilleur moment et donne à son équipe un avantage capital (2-0). Avec Payet et De Melo à la rescousse, les hommes de Rudi Garcia jouent leur va-tout. Castellazzi se détend sur une frappe de près de Hazard (73e), plus tranchant dans les médias que sur la pelouse ces temps-ci. De Melo profite même d’une mésentente grossière dans la défense lombarde pour réduire l’écart et maintenir un semblant de suspense (2-1, 84e).
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Mais l’Inter, même déstabilisé, même nerveux (carton jaune pour Walter Samuel) gardera jusqu’au bout suffisamment de marge pour écarter définitivement l’un de ses rivaux pour la qualification. Avec deux points en quatre matchs, le LOSC risque de revoir ses ambitions à la baisse et désirer de plus en plus fort un simple repêchage en Ligue Europa. A moins d’une formidable réaction d’orgueil d’ici à cinq semaines…