Lille se mord les doigts

Mathieu Debuchy et les Lillois peuvent s'en vouloir - -
Un retour dans la cour des grands. Tel était le ton de la soirée ce mercredi au Stadium Nord de Villeneuve-d’Ascq, quatre ans après la dernière participation des Dogues à la plus prestigieuse des compétitions européennes. Et pour l’occasion, le LOSC avait revêtu ses habits de lumière, du moins dans un premier temps. Positionnés dans leur habituel 4-3-3, avec Ludovic Obraniak en lieu et place de Dimitri Payet, souffrant du genou droit, les Nordistes n’ont pas été impressionnés par l’enjeu. Sous les yeux de Rudi Garcia, présent dans les gradins car suspendu, et sous l’impulsion d’un Eden Hazard intenable, le champion de France en titre a démarré la rencontre tambour battant.
Sans un grand manque de réalisme de Moussa Sow, les Lillois auraient d’ailleurs pu plier le match dès la première demi-heure de jeu. Alerté par un long ballon de Benoît Pedretti, l’attaquant sénégalais n’a pu cadrer sa frappe alors qu’il se présentait seul devant Vladimir Gabulov, le portier russe (20e). Ce dernier s’est ensuite encore illustré devant Florent Balmont (32e) et Eden Hazard (44e). Mais la large domination nordiste a fini par être récompensée juste avant la pause. Et comme un symbole, c’est Moussa Sow, en déficit de confiance depuis le début de saison, qui a libéré les siens, d’une magnifique talonnade consécutive à un centre en retrait de David Rozehnal (45e). Au retour des vestiaires, le scénario n’a pas évolué et les Lillois ont encore accentué leur domination. C’est Benoît Pedretti qui a conforté l’avance du LOSC d’une frappe limpide des vingt mètres (57e).
Doumbia douche le LOSC
Et c’est à ce moment que tout s’est écroulé. Reculant face aux offensives russes, le LOSC a montré un visage qu’on ne lui connaissait plus. Fébriles et empruntés dans la relance, les Nordistes ont subi le réalisme froid de Seydou Doumbia. L’international ivoirien, auteur de deux exploits individuels (72e, 90e), a refroidi les 16 000 supporters lillois qui pensaient que leur formation avait effectué le plus dur. « A 0-2, on s'est senti plus libre en se disant qu'on n'avait plus rien à perdre, confie Leonid Slutsky, l’entraîneur du CSKA. Lille nous a alors laissé le monopole du jeu et on a su en profiter grâce à la qualité de nos attaquants, Love, Oliseh et surtout Doumbia.» De son siège dans les tribunes lilloises, Rudi Garcia a très peu goûté le retour des Russes, même s'il est satisfait de la prestation globale de ses joueurs. « Quand on a le match en main, on croit toujours que ça va aller mais on a trop joué vers l'arrière après l'heure de jeu, analyse-t-il. Je suis malgré tout satisfait par notre match, on a joué notre jeu. Si on continue comme cela, on a toutes nos chances pour la qualification !» Alors qu’ils pensaient rentrer par la grande porte, les Lillois concèdent un 7e nul en 10 matchs de Ligue des champions à domicile (un record) et laissent deux points ainsi que des regrets immenses sur leur pelouse du Stadium Nord.