
Lyon peut voir venir

Le buteur argentin, suspendu au match retour, a fait parler la poudre à l'aller... aux dépens de la défense bordelaise - -
Au moment du tirage au sort des quarts de finale de la Ligue des Champions, on pouvait craindre un match fermé, un duel sans âme, sans vie, entre Lyon et Bordeaux. C’est définitivement mal connaître la magie, l’ambiance de la Ligue des Champions. Une atmosphère à laquelle Bordeaux s’était jusque-là bien accommodé. Mais qui était hier soir trop oppressante pour les hommes de Laurent Blanc qui ont perdu, à Gerland, leur premier match de la saison dans la compétition.
Dix minutes suffisent à l’OL pour instiller le doute dans le camp girondin. Celui de Mickaël Ciani notamment. Trop mou sur un renvoi aérien dans sa surface, le défenseur international l’est encore quelques secondes plus tard sur un tir manqué de Bodmer, repris triomphalement du bout du pied par Lisandro Lopez (1-0). Bordeaux, jusque-là dominateur dans le jeu, peut compter sur Yoann Gourcuff pour se remettre en selle. Le meneur de jeu bordelais réalise un petit numéro devant Réveillère avant de déposer le ballon sur le crâne de Chamakh (14e, 1-1). Le match est alors lancé, les deux équipes se rendent coup pour coup.
Si Chamakh profite d’une sortie approximative de Lloris pour faire frémir les travées de Gerland (30e), si Gouffran est tout près de donner l’avantage à ses couleurs d’une Madjer audacieuse dans la surface (25e), c’est Lyon qui se distingue le plus à ce petit jeu. Preuve en est peu après la demi-heure de jeu. Delgado profite de la fébrilité du duo Sané-Ciani pour provoquer Carrasso en duel (24e). L’avertissement est sans frais et Michel Bastos se charge quelques instants plus tard de sanctionner l’apathie défensive des Girondins (32e, 2-1).
Wendel sur la barre
Bordeaux n’y est pas. Son arrière-garde, qui n’avait jamais encaissé plus d’un but en Ligue des Champions cette saison, est à la peine. Son milieu de terrain souffre aussi, à l’image d’un Fernando peu autoritaire dans l’entrejeu. Forcément, le poids des absents, Alou Diarra et Marc Planus, tous deux suspendus, se fait sentir. Paradoxalement, Bordeaux n’a pas démérité hier soir. Yoann Gourcuff et Marouane Chamakh ont longtemps tenté de secouer le cocotier. Mais les deux hommes sont tombés sur un os sur la pelouse de Gerland, un os nommé Lloris. Déjà impressionnant devant Gouffran en première période, le portier international a eu le bras long, au cœur de la seconde période, pour repousser à bout portant une reprise en extension du Marocain (61e). Et quand l’ancien Niçois s’est montré trop court, c’est sa barre transversale qui fait opposition au pied gauche de Wendel (70e).
Trop fragile défensivement, Bordeaux paie cash une nouvelle erreur en fin de match. Une main involontaire de Chalmé sur une frappe de Cissokho permet à Lisandro d’aggraver la marque sur penalty (76e, 3-1). Pour la deuxième fois en trois jours, la formation de Laurent Blanc encaisse trois buts. Et a, après son titre en Coupe de la Ligue, probablement laissé filer son rêve d’accéder en demi-finale de la C1. Dans une semaine, il faudra capitaliser avec le but de Chamakh et profiter de la suspension de Lisandro Lopez, infernal hier soir, pour espérer renverser la tendance. L’espoir est mince. Mais il a le mérite d’être encore là.