Lyon, plus dure est la chute

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Le président de l’APOEL avait bien senti le coup. « Ce sera le match de l’enthousiasme face à l’expérience », avait prédit Fivos Erotokritou. Le boss de Nicosie a vu juste. Et c’est bien l’enthousiasme qui a triomphé ce mercredi soir en huitième de finale retour de la Ligue des champions. Car les Lyonnais, malgré leur courte victoire à l’aller (1-0), n’ont pas réussi à obtenir le cinquième billet de leur histoire pour les quarts de finale de la Coupe aux Grandes Oreilles. Battus 1-0 dans le temps réglementaire, ils ont craqué lors de la séance des tirs au but, Lacazette, puis Bastos trouvant, sur leur chemin, Chiotis, le gardien de Nicose. Le héros de tout un peuple.
« C’est très dur, souffle à chaud Kim Källström au micro de Canal +. On aurait dû faire mieux au match aller, marquer plus de buts. Ce match-là était serré. Il aurait pu basculer des deux côtés.» « C’est une très grande désillusion, enchaîne Rémi Garde. Etre abattu ne va pas nous faire avancer. On a laissé passer notre chance sur le terrain. Il faut passer à autre chose. » Cette élimination face à l’APOEL n’était pas franchement sur la feuille de route de Jean-Michel Aulas. En tout cas sur le papier. Car sur la pelouse, les Chypriotes n’ont vraiment pas volé leur billet pour le Top 8 européen. Une performance incroyable pour ce club dont le budget est à peine supérieur à 9,5 M€, soit à peu près l’équivalent d’un club de milieu de tableau en Ligue 2 comme Guingamp ou Le Havre ! Et c’est peu dire que les Chypriotes ont bousculé Lloris et ses partenaires.
Garde : « C’est une désillusion »
Les Lyonnais sont cueillis à froid dès la neuvième minute, Manduca profitant d’une défense centrale Cris-Koné aux abois pour enflammer le GSP Stadium (1-0). Lyon a à peine eu le temps de prendre ses marques que les compteurs sont déjà remis à zéro sur l’ensemble des deux matches. Et le coup d’éclat chypriote ne reste pas sans suite. Alors que Gones, harcelés par le pressing de l’APOEL, multiplient les erreurs techniques, les joueurs de Nicosie, vifs, agressifs et pas maladroits, laissent planer une menace permanente sur les buts de Lloris. C’est clair, le septuple champion de France n’est pas à son aise sur l’ile chypriote.
D’ailleurs, il n’est même presque pas surprenant de voir Cissokho détourner de la tête un ballon très chaud sur sa propre barre transversale (56e). Mauvais choix, maladresse, inefficacité, Lyon ne parviendra jamais à perforer le verrou chypriote. L’OL qui se vantait d’être en course dans toutes les compétitions doit désormais faire une croix sur les soirées européennes. Les plus pimentées. Celles qui font la crédibilité d’un club. Pour Lyon, le retour sur terre en Ligue 1 contre Lille samedi s’annonce très violent. Car le ticket pour la saison prochaine est très, très loin : « Maintenant, on doit se remettre au travail et se battre », assure Källström. C’est le minimum.