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Lyon sans filet

Le sens du but de l'international français sera primordial pour sa formation mardi en Roumanie

Le sens du but de l'international français sera primordial pour sa formation mardi en Roumanie - -

C’est un Lyon plutôt fébrile qui se rend sur les terres du Steaua Bucarest. Un tout autre résultat qu’un succès face aux Roumains compromettrait sérieusement les chances rhodaniennes de qualification pour les 8es de finale de la C1.

Steaua Bucarest-Lyon. A première vue, le duel a l’air déséquilibré. Inégal. Joué d’avance. Sur le papier, il n’y a pas vraiment photo entre ces deux formations, qui se sont affrontées pour la première fois de leur histoire il y a deux ans. A l’époque, Lyon l’avait emporté à l’aller, à Bucarest, sur le score sans appel de 3-0. Depuis, le temps a suivi son cours et à l’heure des retrouvailles, c’est un OL bien différent qui compte défier les protégés de Marius Lacatus.

Inquiétudes en défense

Si Lyon, fort de ses sept titres de champion de France et sa présence annuelle désormais au stade – au minimum – des 8e de finale de C1, se présente comme le grand favori du duel de mardi, il ne l’est pas tant que cela au vu de son début de saison cahin-caha. L’OL ne développe pas un football propice à emballer les foules. Pis, Lyon, même lorsqu’il gagne, peine à convaincre son auditoire. Et les certitudes, que l’arrivée de Claude Puel aux manettes rhodaniennes, laissaient entrevoir, ont fini par sauter les unes après les autres. La plus importante ? La soi-disant solidité défensive du bloc lyonnais.

Si les joueurs passent et repassent, au gré des blessures et des suspensions de chacun, au sein de l’arrière-garde lyonnaise, aucun n’a pour le moment survolé son sujet. Bodmer ? Utile pour dépanner, pas forcément pour y faire carrière. Cris ? « Le Policier » court après sa forme et n’impressionne plus grand-monde. Mensah ? Maladroit en tant que latéral gauche, il joue de malchance pour le moment. Boumsong ? Titulaire en Bleu, il ne quitte pratiquement jamais le banc de touche de son club. Réveillère ? Il souhaitait obtenir une place de titulaire. La blessure de Clerc lui a conféré ce statut et pour le moment, l’ancien Rennais n’en use pas à bon escient.

De quoi inquiéter, surtout lorsque la vérité des chiffres, implacable, tombe. Sur les cinq dernières journées de championnat, Lyon a encaissé huit buts… portant, avec notamment trois pions pris en Ligue des Champions, le total de ballons à avoir franchi les filets rhodaniens à onze unités depuis la moitié du mois de septembre.

Prendre enfin les trois points

Forcément, connaissant le passif défensif de l’Olympique Lyonnais ces dernières saisons, tout cela n’a rien de bien rassurant à quelques heures d’un déplacement en terre roumaine, un sol où le Bayern n’a pas régné en maître il y a de cela quelques semaines (victoire 0-1). Loin de là, ce que reconnaît judicieusement d’ailleurs Captain Juninho. « Le Bayern l’a emporté là-bas mais ce n’était pas mérité. Il y a un but refusé pour les Roumains, ils ont touché deux fois les poteaux… Ils ont bien joué contre le Bayern donc, ils seront tout à fait capables de faire la même chose contre nous. »

Que faire donc mardi soir face au Steaua ? Une formation également en proie au doute après deux défaites consécutives (dont une élimination en Coupe de Roumanie face à une formation de D2) mais surtout avec un portier, le Colombien Zapata, pas vraiment fiable sur sa ligne de but. Les avis s’opposent dans le vestiaire lyonnais.

Kim Källström : « Je pense qu’il faut aller les chercher mais ne pas attaquer comme des fous. On va là-bas pour chercher les trois points mais si on ne gagne pas, ce ne sera pas la fin du monde. » Hugo Lloris n’envisage même pas le partage des points. « Je pense que c’est maintenant, il faut que Lyon s’impose, il faut que Lyon s’affirme dans cette Ligue des Champions. On peut faire match nul et se qualifier derrière. Mais si on veut se mettre dans les meilleures conditions pour remporter ce match, il faut gagner là-bas. »

Benzema est attendu

Même s’il découvre, à 23 ans tout juste, le strass et les paillettes de la C1, l’ancien rempart de l’OGC Nice n’est pas dupe. Lyon a un statut à démontrer, des choses à prouver surtout dans cette édition 2008-2009 de la Ligue des Champions. Un score nul ne serait pas dramatique certes mais ferait désordre. L’OL est, et de loin, le plus expérimenté des trois clubs français engagés dans la compétition et, à ce titre, a le plus de chances de rejoindre le top 16 européen en février prochain.

L’heure de se lâcher, de signer un match référence et de prendre date est venu pour le Lyon de Puel, qui doit, pour le moment, s’en remettre à un jeu appliqué et seulement magnifié par le réalisme de Benzema. L’international français, emprunté en Bleu, est à son niveau sous le maillot rhodanien. Une excellente nouvelle pour le camp lyonnais, qui n’a pas d’équivalents sous la main. En effet, ni Fred, ni Piquionne (deux buts à eux deux) ne semblent en mesure de pallier une absence ou une méforme du goleador des Gones sur la scène européenne.

De son inspiration balle au pied, de l’entente et de l’assurance de sa charnière centrale alignée mardi, à savoir Cris-Boumsong (Mensah et Bodmer sont forfaits) et de la capacité de ses joueurs dont certains remplaçants (Keita, Mounier, Ederson) à élever leur niveau de jeu, à agir et à ne pas subir comme ce fut le cas récemment encore devant Lille, dépendra le succès de l’OL en Roumanie. Un lourd programme en perspective.

Alix Dulac