Marseille revient de l’enfer

Mathieu Valbuena a inscrit le but de la qualification d'une frappe splendide - -
Les Marseillais auraient pu (dû ?) effectuer le déplacement à Dortmund, où aucun club français ne s’était jamais imposé, la fleur au fusil et l’esprit libéré. Battus à domicile par l’Olympiakos il y a deux semaines (défaite 1-0), ils se sont donc présentés en Allemagne avec la ferme intention de se qualifier pour la deuxième fois consécutive en 8e de finale de la Ligue des champions. Sans son état-major, Margarita Louis-Dreyfus étant à Paris avec Vincent Labrune pour recevoir un prix et José Anigo étant en déplacement au Cameroun, mais avec Loïc Rémy à la pointe de l’attaque, l’OM a pourtant vite déchanté. Incapables de mettre le pied sur le ballon, les coéquipiers de Steve Mandanda ont rapidement été pris de vitesse par des joueurs de Dortmund surmotivés. Après quelques premières banderilles, les Allemands ont mis le feu à un Signal Iduna Park qui ne demandait qu’à s’embraser. Bien servi en retrait par Lewandowski, Jakub Blaszczykowski trompait Steve Mandanda de près (23e).
Neuf minutes plus tard, Stéphane Mbia, auteur d’un violent coup de pied dans le visage de Kehl, était sanctionné d’un penalty, transformé sans trembler par Hummels (32e). Le scénario tant redouté par Didier Deschamps n’a donc mis qu’une grosse demi-heure à se dessiner. Au plus mal, dominés dans chaque duel, les Marseillais ont pourtant entrevu une éclaircie. Sur un bon centre de Morgan Amalfitano, Loïc Rémy plaçait une tête plongeante imparable dans le petit-filet de Weidenfeller (45e+4) et redonnait espoir aux siens.
Le bijou de Valbuena
« On a eu deux actions, on marque un but, a analysé Didier Deschamps à la pause au micro de Canal +. Défendre c’est une chose, mais il faut être capable de ressortir. Ils ont mis beaucoup de pression. » Contraint de revenir au score en raison du résultat entre l’Olympiakos et Arsenal (2-0 pour les Grecs à la pause), l’ancien technicien monégasque n’a pas hésité à faire entrer Benoit Cheyrou puis Jordan Ayew en lieu et place de Stéphane Mbia et d’un Lucho fantomatique. Auteur d’une deuxième mi-temps bien meilleure face à de fragiles Allemands, les Marseillais sont revenus de nulle part. En plaçant sa tête sur un corner, André Ayew a posé la première pierre d’une fantastique remontée, conclue par un but exceptionnel de Mathieu Valbuena. Décalé sur la gauche, le petit milieu de terrain (rentré à la 74e) a fixé la défense du BvB, avant de décrocher une splendide frappe sous la barre de Weidenfeller. Malgré le succès de l’Olympiakos face à Arsenal (3-1), l’OM composte son billet pour les 8e de finale. Et de quelle manière !