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Marseille se qualifie avec le cœur

L'international sénégalais a frappé deux fois et a permis aux siens de se qualifier pour la phase de poules.

L'international sénégalais a frappé deux fois et a permis aux siens de se qualifier pour la phase de poules. - -

L’OM a dû s’arracher pour venir à bout de Brann Bergen (2-1). Si l’essentiel est sauf, à savoir la qualification pour les phases de poules de la C1, la formation d’Eric Gerets n’a guère été rassurante. Un motif d’inquiétude pour l’avenir ?

Eric Gerets avait bien raison avant ce match retour du 3e tour préliminaire de la Ligue des Champions de demander aux siens d’oublier, ni plus ni moins, le score favorable acquis lors de la joute aller. Car, comme le technicien belge avait déjà, très certainement, pu l’anticiper, Brann n’a pas livré la même copie qu’il y a une quinzaine de jours. Les Norvégiens ont su proposer un bloc compact, suffisamment solide pour ne pas voler en éclats devant les éclairs de Ben Arfa ou la combativité de Niang et surtout suffisamment consistant pour laisser planer le doute au-dessus des travées du Stade Vélodrome.

En décidant de ne pas essayer de prendre le jeu à son compte, en cherchant à aspirer la possession de balle adverse pour mieux la contrer, Brann a considérablement gêné le jeu des Olympiens. Ces derniers, la tête ailleurs forcément ces derniers jours, n’avaient probablement pas besoin de cela pour réciter un football encourageant, toujours aussi entreprenant mais maladroit et approximatif, comme ce fut le cas d’ailleurs lors de leur dernière sortie en Ligue 1, face au Havre. C’est un constat, alarmant ou non compte-tenu des circonstances qui ont accablé récemment les esprits marseillais, mais le jeu de l’OM est à la peine. Si le secteur défensif, rapidement pointé du doigt en ce début de saison, est en progrès (serait-ce un effet Zubar ?), son homologue offensif s’essouffle quelque peu.

Niang avait les tripes

Mercredi, c’est avec le cœur et la hargne, symbolisés par un Mamadou Niang souvent en difficulté, à la fois pour se créer de réelles opportunités de frapper au but mais également au moment de conclure, que le groupe de Gerets a arraché son ticket pour la plus prestigieuse des Coupes d’Europe. A la décharge de l’international sénégalais, ce dernier s’est retrouvé bien seul à la pointe de l’attaque, pas toujours épaulé par un Baky Koné peu à l’aise sur un côté et un Hatem Ben Arfa virevoltant, mais un peu trop égoïste (fait rare cette saison) avec le cuir entre les pieds. Mais l’ancien Strasbourgeois n’a jamais renoncé. Il était là, à la 66e minute de jeu, pour profiter d’une bévue défensive de Brann pour ouvrir le score. Il était encore là, dans le temps additionnel (90e+1) pour aller devancer Opdal d’un tacle rageur, s’aidant là encore d’une jolie cagade de la défense centrale norvégienne. En agissant de la sorte, le buteur marseillais a résumé à lui tout seul le paradoxe de la soirée : à chaque fois que ses partenaires et lui-même ont joué à l’endroit, joué juste et dans les espaces, la pelouse du Vélodrome semblait être un petit peu trop grande, trop large même pour les Norvégiens de Brann.

Mais partagés entre une volonté farouche de ne pas s’exposer au danger et celle de vouloir honorer un public venu en nombre les soutenir, les Olympiens ont fini par se faire peur, surpris par une tête de Sigurdsson peu après l’heure de jeu (65e). Sous pression, les Phocéens ont eu alors le mérite de s’accrocher. Pas forcément avec autorité mais avec cette volonté de ne pas flancher, à un moment de la saison plutôt pénible pour eux, d’autant que sans le poteau d’Opdal pour repousser une frappe surpuissante de Taiwo dans la surface (13e) ou les gants décisifs du portier de Brann sur une frappe de Ziani (30e), le scénario aurait pu être plus tranquille pour les pensionnaires du Vélodrome.

Si les protégés de Pape Diouf souhaitaient prouver à leur public qu’ils ne lâcheraient rien cette saison, le message est passé. En revanche, ce dernier a bien vu mercredi soir tout le chemin qui sépare encore leur formation chérie des autres ténors européens. La phase de poules ne pardonnera pas ce genre de rencontre, a priori facile et gérable compte-tenu de l’avantage initial des Marseillais. Il n’y aura pas toujours un Steve Mandanda de classe internationale, non plus, pour surmonter les sautes de concentration des uns et des autres (arrêt décisif devant Huseklepp, 7e). Eric Gerets, forcément soulagé au coup de sifflet final, a bien dû assimiler tout cela. Plus joueuse que l’an dernier, plus déstabilisante sur le plan offensif, sa formation a encore besoin de régularité dans l’exercice pour franchir le simple stade des promesses entrevues cet été. Toujours est-il qu’elle a démontré, mercredi, de jolies qualités mentales. Après tout, à défaut d’avoir toujours les jambes, avoir la tête constitue toujours un gage d’avenir… et de résultats.

La réaction d'Eric Gerets, entraîneur de Marseille : « Tout le monde rêvait, attendait cette qualification. Je l'ai senti aussi du côté de Julien (Fournier, ndlr), le responsable des finances... C'est bien, ça veut dire qu'on est là. On savait que le résultat du match aller pouvait être un piège, donc on ne voulait pas prendre tous les risques. Tactiquement, on a joué extrêmement mal la première mi-temps. Il y a eu beaucoup d'erreurs. On s'est mis la misère nous-mêmes. Je me suis énervé sur le banc. En seconde mi-temps heureusement, on a mieux fait notre job. Mais dans la seule demi-occasion qu'ils ont eue, ils ont marqué un but, donc finalement on peut être content d'avoir gagné le match ».

La réaction de Mamadou Niang : « On n’a pas très bien joué en première période parce qu’on ne les a pas assez contournés sur les côtés. On a absolument recherché l’axe. Heureusement, il y a ces buts. Ce sont des buts de raccroc mais des buts importants quand même. J’ai marqué à l’arraché et le match on l’a gagné à l’arraché. Il y a eu un sentiment de soulagement et de devoir accompli même si ce n’était pas facile ».

La réaction d’Hatem Ben Arfa : « Ouais, on a eu peur. Comme tout le monde. On s’est dit qu’on pouvait se prendre un deuxième but sur coup de pied arrêté ou sur une contre-attaque et quand on a marqué le deuxième but on a été très heureux. Cette année, on a vraiment une bonne équipe et je pense qu’on peut faire quelque chose. Ne pas avoir la Ligue des Champions aurait été un vrai gâchis, surtout qu’on s’est préparé pour ça. Maintenant, on va tout faire pour aller plus loin et y aller sans complexes surtout ».

Les résultats du 3e tour préliminaire retour de la Ligue des Champions

Mardi
Panathinaïkos - Sparta Prague : 1-0 (aller, 2-1)
Artmedia Petrzalka - Juventus Turin : 1-1 (aller, 0-4)
Wisla Cracovie - FC Barcelone : 1-0 (aller, 0-4)

Mercredi
BATE Borisov - Levski Sofia : 1-1 (aller, 1-0)
Kaunas – Aalborg : 1-2 (aller, 0-2)
Dynamo Kiev - Spartak Moscou : 1-1 (aller, 4-1)
Fenerbahçe – Partizan : 2-1 (aller, 2-2)
FC Bâle - Vitoria Guimaraes : 0-0 (aller, 2-1)
Slavia Prague – Fiorentina : 0-0 (aller, 0-2)
Dinamo Zagreb - Shakhtar Donetsk : 1-3 (aller, 0-2)
Olympiakos - Anorthosis Famagouste : 1-0 (aller, 0-3)
Steaua Bucarest – Galatasaray : 1-0 (aller, 2-2)
Marseille - SK Brann : 2-1 (aller, 1-0)
Atletico Madrid - Schalke 04 : 4-0 (aller, 0-1)
Arsenal - FC Twente : 4-0 (aller, 2-0)
Liverpool - Standard Liège : 1-0 a.p. (aller, 0-0)

La rédaction